Une fois n’est pas coutume, Dream Homenous vient de Hong-Kong, et se pare qui plus est d’une dimension sociale traitée sur le mode du « rentre-moi bien dans le lard ». Spéculant sur la crise alarmante de l’immobilier qui a défini la fin des années 2000, le réalisateur Pang Ho-Cheung (Aberdeen, Men suddenly in black), signe un film d’horreur ultra-sophistiqué et assez inattendu. L’héroïne, Lai-Sheung, est une femme prête à tout pour obtenir l’appartement de ses rêves. Quand cette opportunité s’éloigne, quelque chose se casse en elle : pour faire baisser les prix dans l’immeuble, il va falloir faire le ménage chez les locataires…

Et c’est parti pour deux heures ou presque de meurtres à la chaîne, qui se distinguent par leur mise en scène et leur originalité, marchant sur un fil ténu entre comédie grasse et gore surréaliste. Des flashbacks réguliers et nostalgiques, qui fonctionnent à rebours de la narration, pour mieux éclairer les causes du massacre, expliquent les raisons qui ont amené le personnage joué par Josie Ho à devenir une telle furie. Ici, le tueur en série agit avant tout par pragmatisme financier ! Jouant sur l’inhumanité de l’environnement bétonné de la péninsule et les oppositions de classe, Dream Home épate à tous les niveau, si l’on accepte son mélange aiguisé d’ultra-violence, de mélodrame et d’humour noir.