Le trailer, c’est mal. Nan, mais sérieux, vraiment, la bande-annonce qui raconte le film de A à Z, il faudrait arrêter. Elle sont trop longues, trop mal montées, bourrées de spoilers et survendent avec des tics fatigués des films qui n’en demandent pas tant. Le trailer, morceau de pelloche accessible partout, tout le temps, c’est à la fois un robot à fantasme et l’assurance de tuer en même temps ce fantasme, celui du film qu’on a envie de voir, non pas résumé en montage chronologique et explicatif comme c’est la norme aujourd’hui (voir La planète des singes comme exemple mortifiant d’un film raconté de A à Z en deux minutes), mais juste esquissé, avec un angle, marketé ou non, un peu plus malin que la moyenne. Comme un voile légèrement levé sur un monde encore non exploré (donc, non, on parle pas de Bienvenue à bord, là).

Pourquoi cette longue intro ? Tout simplement pour expliquer ce qu’est « My trailer is rich » : il n’y a que des bandes-annonces dedans qui montrent à quel point le trailer, parfois, c’est bien. Moins de mystère, et un peu de facilité pour ce premier épisode : l’Etrange Festival approche, on va en reparler, mais ça donne une idée toute trouvée pour faire une thématique…(suspense)… Etrange Festival !

The kollywood revolutions

Cool, comme titre, non ? C’est encore le meilleur moyen de présenter Endhiran : the robot, une mégaproduction « kollywoodienne », c’est-à-dire venue de la province indienne du Tamoul. Eh oui, il n’y a pas que Bombay et Bollywood en Inde. Pas pour rien qu’ils sont un milliard, hein ! Hum.

De quoi parle Endhiran ? C’est un crossover (ou un fusionage, si vous êtes vraiment fâchés avec le français) entre plusieurs gros succès de la SF, de Matrix à I, Robot en passant par Transformers, et, hem, L’homme bicentenaire. La star du film s’appelle Rajnikanth, et a un surnom très mignon : Superstar. Si vous ne connaissez pas le Tigre (oui, il a plein d’autres surnoms), c’est que vous n’êtes pas Indien : l’animal a déjà joué dans plus de 170 films, et il n’y meurt jamais, les exploitants ayant peur que le public brûle leurs salles en représailles ! Si vous ajoutez des scènes chantées, Aishwarya Rai, un humour totalement autre et des scènes d’actions de folie, vous obtenez logiquement le-plus-gros-succès-du-cinéma-indien-de-tous-les-temps, ce qui n’est pas peu dire.

Mais que fait la Cannon !

Fût un temps, le ninja était à la mode. On pouvait décorer sa chambre sans honte avec un poste de Michael Dudikoff, ou s’essayer au lancer de shuriken sur la porte des toilettes. Mais la Cannon et ses American Ninja, tout comme les films avec Sho Kosugi, ont fait leur temps, et pour tout dire, on a aussi un peu grandi. Relégué au rang de star du jeu vidéo qui tâche (Ninja Gaiden, ok, mais ça vaut pas les Shinobi !), le ninja a malgré tout la pêche en ce moment, la faute aux frères Wachowski notamment, qui ont produit le bordélique Ninja Assassin, ainsi qu’au castagneur Scott Adkins, qui ne s’est pas foulé pour trouver un meilleur titre que Ninja. Plus étrange encore, les producteurs de Dead Snow se sont inspirés d’un cas d’espionnage célèbre en Norvège pour pondre le super-bien nommé Norvegian Ninja. Tourné façon Z Grindhouse, le film promet d’être un bon délire psychédélique suivant qu’on accepte ou non le réalisme d’une unité d’espions ninjas d’élite venus du froid.

Tuer encore ? Jamais plus !

Quand une presse extatique vous dit qu’on tient le « meilleur film anglais de quasiment tous les temps », forcément, ça vous titille un peu l’esprit et on se dit que bon, on va voir ce qu’on va voir, goddammit ! Bien qu’on ne sache pas grand-chose du réalisateur Ben Wheatley, à part qu’il vient à Paris en septembre (cool !), son Kill List à l’atmosphère mystique est du coup attendu de pied ferme. Deux tueurs, une liste, des victimes pas cool et plein de trucs bizarres qui se passent dans l’obscurité… L’anti-Pulp Fiction, quoi.

Ali McGraw 2 : la revanche

Non, bon, j’avoue, vous l’avez tous voulu, mais il n’y aura pas de suite à Love Story. Elle MEURT à la fin, quoi ! Bon, ok, peut-être un remake, alors. Il ne faudra pas l’appeler Revenge : a love story, alors, parce que le titre est déjà pris par les Chinois. C’est Chin-Po Wong qui s’est chargé de réaliser ce film qui revigore, un an après Dream Home (la productrice, Josie Ho, est la même), les fameux Category III made in Hong Kong, à grand coups de tartes dans la tronche et de misogynie assumée. Méchant, gore, éprouvant, mais apparemment très divertissant : que demande le peuple ? Love Story 2 ? Grrrr…