Après le carton cosmique (et finalement attendu) de Fast & Furious 7, entré dans le top 10 des plus gros succès du box-office, le studio Universal a gardé dans sa botte quelques atouts supplémentaires pour couronner une année 2015 historique. Parmi eux se trouve en bonne place Everest, réalisé par l’Islandais Baltasar Kormakur (Contrebande, et le bien-nommé Survivre). Un film resté mystérieux depuis son tournage à l’hiver 2014, qui comme son nom l’indique se déroulera sur la plus haute montagne du Népal, et du monde. Everest ne retrace pas n’importe quelle histoire : le film, co-scénarisé par William Nicholson, qui s’est fait récemment une spécialité des histoires vraies et de récits d’aventures avec Invincible et Mandela, est une nouvelle adaptation du livre Tragédie à l’Everest de Jon Krakauer, publié en 1997 et transformé dès l’année suivante en téléfilm, Mort sur le toit du monde, avec Christopher McDonald.
Après l’espace, la neige !
Avec des titres pareils, difficile de ne pas s’attendre à un film exaltant et teinté de tragédie. Il ne fait aucun doute que les conditions d’escalade d’un sommet atteignant les 8,8 km de hauteur (« la même altitude qu’un 747 » nous apprend-t-on dans la bande-annonce), plus encore que le déjà dangereux Mont Blanc, ont souvent été synonymes pour l’homme de morts tragiques depuis que les ascensions du sommet se sont généralisées au XXe siècle. Tout comme avec le fait réel qui a inspiré Les Survivants, l’expédition de Krakauer et ses amis, surpris par une tempête de neige au mauvais moment, est devenue un fait historique connu de tous les grimpeurs et Népalais servant généralement de guides dans ces montées à haut risque.
S’il utilise bien entendu de nombreux effets numériques et décors de studio (notamment à Cinécitta) pour créer ses scènes de très haute altitude, Everest proposera tout de même son lot de paysages dantesques, l’équipe de Kormakur s’étant installée notamment au camp Sud de l’Everest, avant de partir tourner d’autres scènes en décors réels dans les Alpes italiennes. À l’écran, si l’on en juge par ces premières images longtemps attendues, le résultat promet d’être vertigineux et grisant à la fois. Par sa voix off, qui ouvre les hostilités en rappelant que « l’être humain n’est pas fait pour fonctionner à cette altitude », jusqu’à ses taglines en appelant à l’instinct de survie de chaque homme (« Never let go »), Everest se pose immanquablement comme une version montagnarde, collective et tout aussi mouvementée, de Gravity. Pas que le film soit en surface aussi révolutionnaire technologiquement et narrativement : une bonne poignée de films comme K2, Vertical Limit, La mort suspendue, Cinq jours ce printemps-là et bien sûr Cliffhanger, ont pavé la voix à ce genre où la vie ne tient souvent qu’à une corde, un piolet ou une main salvatrice attrapée au bord du précipice. Et si Kormakur est un réalisateur solide, ses escapades hollywoodiennes, comme Contrebande et 2 Guns, l’ont montré peu à l’aise pour imprimer sa marque au milieu de castings de stars.
Une cordée de luxe
Et de fait, le générique d’Everest attire un bon nombre de vedettes de Hollywood sacrément charismatiques : désormais rompu à l’exercice, Jason Clarke incarne le leader d’une cordée où s’accrochent également Josh Brolin, l’omniprésent Jake Gyllenhaal, Sam Worthington (Avatar), Emily Watson (Cheval de guerre) ou encore John Hawkes (Winter’s Bone). Du beau monde, auquel s’ajouteront Robin Wright et Keira Knightley dans des rôles d’épouses éplorées. Pas mal, non ? À eux de se lancer dans ce qui s’annonce comme un survival pur et dur, prévu pour une sortie en Imax 3D en septembre prochain, à peu près au même moment que le The Walk de Robert Zemeckis, prévu lui aussi pour provoquer quelques vertiges. Rendez-vous dans quelques mois pour savoir si Kormakur parviendra comme prévu à nous suspendre à nos sièges !