Nos soirées vidéo #1 : Korean Zombie Night
À l’occasion de la sortie de Peninsula, voici venir une nouvelle rubrique 100% canapé : les soirées vidéo ! Découvrez notre programme spécial zombies coréens…
Le 16 octobre est sorti sur grand écran Peninsula, la suite de Dernier train pour Busan, un excellent film de zombies, mais aussi un succès inespéré pour un film de genre sud-coréen au box-office français, avec plus d’un demi-million d’entrées. Si cette bonne réception a suscité l’espoir de voir plus de films du même genre – fantastique, horrifique, angoissant – venus du pays du Matin Calme, dans les salles obscures, il a fallu se faire rapidement une raison : pour voir ces titres, le canapé est encore et toujours votre meilleur ami.
Et comme nous sommes du genre à raffoler d’inédits vidéo, ces films qu’on ne peut pas voir en salles justement, ce constat sert à merveille notre nouvelle rubrique : les « Soirées Vidéo ». Le concept ? Vous concocter un programme thématique parfait pour une nuit blanche de cinéma, blotti dans le fond de votre canapé, pizza trois fromages à la main et plaid à portée de bras. Un marathon à faire entre amis, ou pas, qui s’appuie sur deux uniques contraintes : les films ne doivent pas durer plus de deux heures (allez, deux heures cinq s’il s’agit d’un vrai bijou) pour ménager votre cerveau, et doivent avoir zappé la case multiplexe. Dans le domaine des films asiatiques, dites-vous qu’il y a de quoi faire ! Nous vous avons ainsi sélectionné quatre films coréens, pas moins, peuplés de zombies, dont vous nous direz des nouvelles. Allez, ouvrez grand les yeux… et suivez le guide !
La séance de 19h : #Alive
Rentrons de suite dans le vif du sujet avec #Alive, film de Cho Il-hyeong sorti au printemps dernier en Corée du Sud, devenu l’un des rares succès de 2020 au box-office (2 millions d’entrées). Un film particulièrement évocateur en cette année confinée, avec son jeune gamer décoloré incarné par Yoo Ah-in (Burning), accro du canapé et du PC bloqué dans l’appartement familial lorsqu’éclate une épidémie zombiesque. Piégé dans ce lieu qu’il ne voulait d’ordinaire jamais quitter, notre héros doit faire face à un manque de vivres, de réseau (gasp!) et des voisins devenus enragés, seul dans une tour transformé en horizon unique de l’apocalypse en cours. Heureusement, dans l’immeuble d’en face, une jeune femme plus débrouillarde et déterminée est là pour le sortir du désespoir… Malgré un point de départ des plus classiques, #Alive se repose sur des idées innovantes (les nouvelles technologies s’avèrent ici être un allié précieux en temps de crise), des zombies réussis et une alchimie attendrissante entre ses deux protagonistes, aux caractères opposés mais unis par leur soif de survivre. Comme dans tout bon film du genre, ce sont les connexions humaines et les circonstances extrêmes exacerbant notre nature d’animal social, qui font vibrer ce bon divertissement.
C’est long ? 1h38, du rondement mené
Disponible sur : Netflix
La séance de 21h : Rampant
Repartons quelques siècles en arrière avec Rampant, qui promet un changement d’ambiance radical : le film de Kim Seong-hoon est en effet un film fantastique en costumes, qui se déroule à une époque médiévale prisée par les cinéastes coréens, la période Joseon. Le héros, Yi Cheong, est le prince héritier du royaume, un épéiste redoutable qui après des années passées enfermé par l’ennemi mandchou, retrouve son pays en proie à une invasion de zombies attaquant de nuit et aux manigances d’un ministre de la Guerre (Jang Dong-jun, Far Away) lorgnant sur le trône… Du décor historique à la trame mêlant intrigues de cour et batailles épiques contre des hordes de morts-vivants, Rampant partage de nombreux points communs avec l’excellente série Kingdom visible sur Netflix. Une parenté fâcheuse, mais Rampant a l’avantage dans le cas présent de boucler son aventure, moins effrayante que virevoltantes – surtout au moment du siège final, véritable morceau de bravoure – en deux heures bien remplies. Les luttes de pouvoir qui accompagnent le retour de Yi Cheong ne sont pas qu’un prétexte, mais contribuent à enrichir la narration de ce grand spectacle (presque) unique en son genre.
C’est long ? 2h10, il y a de l’intrigue et pas mal de rebondissements
Disponible sur : OCS, en VOD et en Blu-ray
La séance de 23h : The odd family : zombies on sale
Prix du public à l’Étrange Festival, The Odd family : zombies on sale n’a rien d’aussi traumatisant ou rouge vermillon que ses congénères. Vendu comme une comédie horrifique, The Odd family a effectivement plus à voir avec l’une des éternelles références du genre, Shaun of the Dead, ainsi qu’avec le plus récent Warm Bodies (pour l’idée du mort vivant beau gosse apprivoisé – et vegan) qu’avec George Romero. La satire sociale n’est toutefois pas absente dans cette histoire de famille rurale dysfonctionnelle et arnaqueuse, qui voit une occasion de sortir de la misère quand le dit jeunot zombifié mord le grand-père du clan et provoque chez lui un rajeunissement inespéré. Bientôt, tous les villages environnants veulent retrouver une nouvelle jeunesse de la même manière, ce qui est une très mauvaise idée… Blindé d’affèteries stylistiques et d’une énergie comique contagieuse (même si on frise l’humour troupier), mélangeant les tons comme les Coréens savent si bien le faire, The Odd family est une découverte étonnante, qui prend son temps pour construire un crescendo catastrophique et nous faire aimer cette famille effectivement pas comme les autres…
C’est long ? 1h52, remplie de gags et d’absurdité
Disponible sur : Outbuster
La séance de 1h : Seoul Station
C’est au coeur de la nuit qu’on vous conseille de découvrir le plus noir des films de cette sélection. Avec Seoul Station, fini de rire : ce film d’animation de Yeong Sang-ho, le réalisateur de Dernier train pour Busan et Peninsula, fait office de premier volet de sa trilogie zombiesque. L’ambiance n’est toutefois pas au divertissement endiablé dans cette apocalypse animée et engagée : le virus transformant la population de Séoul en morts-vivants, qui s’attaque d’abord aux plus démunis, est ici la métaphore transparente d’un capitalisme débridé renversé par ceux qu’il écrase sans pitié depuis des décennies. Glauque et désespéré, Seoul Station montre une poignée de personnages (dont une jeune fille prostituée par son petit copain) tentant de survivre au chaos, provoqué à la fois par les zombies et un gouvernement peu regardant sur les dommages collatéraux. Si l’on passe outre une animation raide et anguleuse (c’est le style du réalisateur), Seoul Station est un point final radical mais marquant pour ce marathon de décharnés. Bonne nuit !
C’est long ? 1h32, c’est l’apocalypse express
Disponible sur : Shadowz et en VOD
Bonus : le plat du soir