Malgré ses quelques défauts (un remontage musical malheureux, un scénario pompé sur Carpenter et très semblable à Dredd, et un côté répétitif parfois regrettable), The Raid : Redemption a fait l’effet d’une baffe violente à sa sortie en 2012, après avoir enflammé les festivals du monde entier. Film d’action frénétique et douloureux, The Raid, déclaration d’amour au genre réalisée par un jeune cinéaste gallois exilé en Indonésie révélant un acteur / artiste martial ébouriffant, tombait à point nommé pour prendre la relève d’Ong Bak, SPL, voire Drunken Master 2, au panthéon du film d’arts martiaux réalisé (presque) sans trucages.

Après avoir enfermé une poignée de flics dans un immeuble décrépi infesté de truands, que l’infatigable Iko Uwais démonte les uns après les autres, le réalisateur Gareth Evans n’a pas voulu se reposer sur ses lauriers. À peine terminait-il sa tournée européenne de promotion du film qu’il annonçait l’entrée en production d’une suite encore plus ambitieuse, nommé The Raid 2 : Berandal. Après sept mois de tournage intensifs, la mise en ligne de quelques photos de tournages et d’un court teaser conceptuel se déroulant dans des toilettes (!), le site Twitchfilm.com (dont le fondateur est aussi l’un des producteurs d’Evans) a dévoilé aujourd’hui le premier teaser officiel du film. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que The Raid 2 promet du lourd, et n’a pas peur de voir grand.

Le mur du gnon

The Raid 2 : Berandal, extension du domaine de la frappe

Démarrant quelques heures à peine après le premier opus, Berandal suit donc le parcours de l’increvable Rama (Uwais), qui après avoir défait les sbires de Tama et Mad Dog, doit cette fois infiltrer un syndicat du crime à Jakarta tout en combattant la corruption au sein de la police indonésienne. Ce qui explique peut-être pourquoi les premières images montrent la star enfermée en prison, s’entraînant au silat (son art martial fétiche) contre… le mur de sa cellule, frappant une silhouette dessinée jusqu’à y creuser des trous. La séquence est déjà assez ahurissante en soi (on gémit presque à chaque fois que Uwais encastre son poing ou son coude dans le mur), mais, montée en rythme pour accompagner ses frappes, elle permet de découvrir dans une suite de plans furtifs tous les personnages et quelques morceaux de bravoure d’un film qui prend des allures de véritable saga criminelle.

Oubliée l’unité de lieu et de temps : The Raid 2 : Berandal ressemble cette fois à une sorte d’Infernal Affairs dopé aux stéroïdes, les cascadeurs indonésiens (Evans a recruté la même équipe que pour le premier épisode) se montrant tout aussi dingues et risque-tout que leur homologues thaïlandais, pour la plus grande stupéfaction de nous autres Occidentaux. En optant pour une intrigue plus complexe et « dramatique » (ce n’est pas forcément un mal) et un nombre grandissant de protagonistes importants – rassemblés sur une bannière semblant sortir d’un jeu vidéo à la Saints Row – où l’on recroise Yayan Ruhian (Mad Dog dans The Raid) dans un rôle différent, et Julie Estelle dans le rôle prometteur et potentiellement létal de « Hammer Girl », Gareth Evans pourrait bien surpasser son propre exploit cinématographique, et livrer le meilleur film d’action de 2014. On prend les paris ?

Le teaser indonésien officiel