Le Pifff, ou Paris international fantastic film festival, revient pour la troisième année consécutive au Gaumont Opéra Capucines. Avec son acronyme rigolo, sa localisation parisienne idéale et son ambiance bon enfant, le festival consacré à 100 % au film de genre a su se faire rapidement une place dans le cœur des spectateurs avides de pouvoir découvrir dans des conditions de projection décentes les dernières perles en date du cinéma fantastique, d’horreur, d’épouvante ou de suspense. Comme dans le cas de L’Étrange Festival ou du FEFF de Strasbourg, l’événement représente aussi pour bon nombre de films sélectionnés une chance unique d’être vu en salles, avant une sortie express en vidéo. L’exemple de Lords of Salem, présenté par l’équipe du Pifff lors d’une nuit spéciale Rob Zombie en juin dernier avant de passer par la case DTV, fait ainsi moins figure d’exception que de règle en vigueur.

Côté programmation, la manifestation joue une nouvelle fois au yo-yo, puisque après une augmentation notable de sa durée l’an passé, le Pifff aura lieu cette fois du 19 au 24 novembre, soit six jours au lieu de dix. En contrepartie, les projections auront cette fois lieu également en journée en dehors du week-end : les cinéphages parisiens vont devoir faire de la place dans leur calendrier pour profiter de la sélection « monstrueuse » concoctée par Cyril Despontin et son équipe !

Du giallo, du zombie et de la cheerleader

PIFFF 2013 : demandez le programme !

Compétition, avant-premières, documentaires, courts-métrages : la formule du Pifff est désormais bien rodée, avec, nouveauté cette année, des prix uniquement remis par le public pour la compétition longs-métrages. Huit films, sur les 21 qui seront projetés, seront ainsi soumis à l’avis des spectateurs durant ces six jours. LE duo Cattet / Forzani, chantres du giallo expérimental depuis le remarqué Amer (et créateurs du générique du festival en 2012) sauront-ils convaincre avec leur Étrange couleur des larmes de ton corps, qui persévère dans cette même veine référencée ? Ils devront faire face à plusieurs cinéastes plus connus du grand public, comme Kioshi Kurosawa, avec un Real précédé d’une très bonne réputation, Stephen Sommers (La Momie) dont le Odd Thomas, adaptation d’un roman de feu Dean Koontz bloqué pour l’heure dans les limbes de la distribution, fait figure de curiosité, ou Lucky McKee (The Woman), qui s’est attaqué au remake de son propre premier film, All cheerleaders die, pour en tirer un film typique de festival : transgressif, sexy, post-moderne. Un concurrent sérieux donc. A guetter aussi, le film de zombies lo-fi The Battery et le brutalement corrosif Cheap Thrills, tous deux déjà présents à Strasbourg.

Hors-compétition, outre un documentaire sur le festival d’Avoriaz qui s’annonce rempli d’images d’archives savoureuses et la présentation de l’excellent Byzantium, le Pifff créera l’événement avec la projection en avant-première de deux titres très attendus : Les sorcières de Zuggaramurdi, la « dernière folie » d’Alex de la Iglesia qui fera en personne l’ouverture, et le Wolf Creek 2 de Greg McLean, dont nous avons récemment parlé, qui fera lui la clôture.

Une nuit de roi

PIFFF 2013 : demandez le programme !

[quote_right] »Nouveauté cette année, des prix uniquement remis par le public. »[/quote_right]Comme chaque année, le festival mélange ses avant-premières avec une bonne dose de nostalgie cinéphilique, qui passe par la programmation de classiques du genre, comme Ré-Animator ou le très rare Opération Diabolique (plus connu sous le nom de Seconds) de John Frankenheimer, thriller paranoïaque de 1966 où brillait Rock Hudson. Mais l’événement de cette édition côté « patrimoine » sera sans nul doute la présentation du final cut de The Wicker Man de Robin Hardy, pierre angulaire du cinéma fantastique britannique avec Christopher Lee, dont l’influence et la réputation n’ont pu être ternies par le piteux remake avec Nicolas Cage.

Après le marathon de 2012 consacré aux œuvres de Clive Barker, le Pifff dégainera enfin, avec un réjouissant opportunisme, une nuit spéciale Stephen King, pile au moment où le romancier met enfin les pieds en France pour la tournée promotionnelle de son dernier livre, Doctor Sleep, et quelques semaines avant la sortie du remake de son premier succès littéraire, Carrie, la vengeance. Le film de Kimberly Pierce (Boys don’t cry), après avoir quelque peu déçu au box-office US, tentera de surprendre l’audience parisienne à l’aube d’une nuit on ne peut plus culte : ce sera notamment l’occasion de (re)voir le trop sous-estimé Simetierre, l’une des meilleures adaptations du maître sur grand écran.

Programme et infos pratiques : www.pifff.fr

Programme complet

PIFFF 2013 : demandez le programme !

Ouverture

[icon_check] Les sorcières de Zuggaramurdi d’Alex de la Iglesia

Clôture

[icon_check] Wolf Creek 2 de Greg McLean

Compétition

[icon_check] All cheerleaders die de Lucky McKee

[icon_check] Animals, de Marçal Forés

[icon_check] The Battery de Jeremy Gardner

[icon_check] Cheap Thrills, de E.L. Katz

[icon_check] L’étrange couleur des larmes de ton corps, de Hélène Cattet et Bruno Forzani

[icon_check] Love Eternal de Brendan Muldowney

[icon_check] Real, de Kioshi Kurosawa

[icon_check] Odd Thomas, de Stephen Sommers

Hors-compétition

[icon_check]  Byzantium de Neil Jordan

[icon_check]  Du sang sur la neige, de Julien Dunand et Gildas Houdebine

Les séances cultes

[icon_check] Ré-Animator de Stuart Gordon

[icon_check]  Opération Diabolique (Seconds) de John Frankenheimer

[icon_check] Perfect Blue de Satoshi Kon

[icon_check] The Wicker Man : the final cut de Robin Hardy

Séance interdite

[icon_check] HK : Forbidden Super Hero, de Yûichi Fukuda

La nuit Stephen King

[icon_check] Carrie, la vengeance, de Kimberly Pierce

[icon_check] Creepshow, de George Romero

[icon_check] Simetierre, de Mary Lambert

[icon_check] Christine, de John Carpenter