Ils sont beaux, célèbres, demandés partout, et ils ont apparemment l’air de vouloir toujours tourner ensemble : Bradley Cooper et Jennifer Lawrence sont les deux têtes d’affiche du nouveau film de la réalisatrice et scénariste danoise Suzanne Bier, oscarisée en 2011 pour son excellent Revenge, qui couronnait une carrière constellée de drames intenses et impeccables (Brothers, After the wedding avec Mads Mikkelsen, voire même le plus académique Nos souvenirs brûlés). Cooper et Lawrence, surfant sur le succès récent de X-Men days of future past et des Gardiens de la Galaxie, et bientôt à l’affiche de titres tout aussi attendus comme Hunger Games 3 et le American Sniper de Clint Eastwood, forment un couple on ne peut plus bankable à l’écran, comme l’ont prouvé les deux films qu’ils ont tourné avec David O Russell, le chouette Happiness Therapy et le piètre American Bluff. Raison de plus pour attendre Serena, adaptation d’un roman de Ron Rash, auquel s’était brièvement intéressé Darren Aronofsky.
Une très longue gestation
Serena présente tous les atours d’un grand drame en costumes : l’histoire se déroule dans les années 20, alors que la Dépression guette. George et Serena Pemberton, jeunes mariés ambitieux, s’établissent dans la Caroline du Nord pour investir dans le bois. Leurs talents combinés (Serena est une femme forte, en avance sur son temps et très débrouillarde) font qu’ils réussissent à fonder un véritable empire. Leur bonheur vacille toutefois lorsque le passé de George ressurgit et que Serena découvre sa stérilité, entraînant cette belle histoire vers de sombres événements…
Tourné en République Tchèque en 2012, Serena est devenu depuis la fin de la production une véritable arlésienne, bloquée en apparence sur les bancs de montage pour des raisons difficiles à expliquer. La réalisatrice a évoqué de nombreuses scènes à redoubler par les acteurs, qui se sont avérés difficiles à libérer. Il faut dire que depuis deux ans, Cooper et Lawrence n’ont pas vraiment chômé, et Bier est connue pour son perfectionnisme. Cela n’a pas empêché la dramaturge scandinave de passer elle aussi temporairement à autre chose, avec la comédie sentimentale Love is all you need avec Pierce Brosnan, puis un nouveau drame cette fois danois, A Second Chance, avec Nikolaj Coster-Waldau (Mama, Game of thrones). Alors que ces retards laissaient augurer du pire, Serena a fini par sortir de l’ombre : sélections en festivals (Londres et Telluride), sorties officialisées pour la fin de l’année, et arrivée, enfin, d’un premier trailer, plutôt prometteur. Serena s’annonce comme une production à l’ancienne, sombre et romanesque, avec des décors ensorcelants, dans laquelle nos deux stars, entourées par Rhys Ifans, Toby Jones et Sean Harris, évoluent dans un registre plus mesuré et tragique que d’habitude. Verdict dans les salles françaises le 12 novembre prochain.
