La cité bretonne est depuis 22 ans un peu grande-bretonne aussi, la faute à son emblématique Festival du Film Britannique. Ah, Dinard… Son port, son scintillant casino (où tenez-le vous pour dit, on ne rentre pas en baskets, non mais), sa célèbre sculpture d’Hitchcock batifolant avec ses oiseaux…  Une institution reconnue mais peut-être pas assez médiatisée, en tout cas beaucoup moins que sa lointaine voisine de Deauville.

Inclassable, étonnant, unique… britannique

The Guard, comédie concourant pour le Grand Prix, est pour l’anecdote le film le plus rentable de l’histoire du cinéma irlandais !

Et pourtant… La pioche est rarement mauvaise du côté de la Côte d’Émeraude. Après avoir vécu lui aussi son âge d’or (des années 30 à 50), sa nouvelle vague (portée par des cinéastes comme Richard Lester ou Tony Richardson), le Royaume-Uni a, en même temps que le festival français révélé des auteurs essentiels, de Stephen Frears ou Ken Loach aux petits jeunots comme Danny Boyle ou Christopher Smith.

On parle souvent de films « sociaux » pour définir une cinématographie hantée il est vrai par le tatchérisme et plusieurs révolutions sociales, artistiques et politiques. Une appellation passe-partout, qui servait surtout d’euphémisme pour désigner la grisaille des banlieues londoniennes ou de la campagne du Yorkshire. Il a beau pleuvoir en Angleterre, son cinéma est pourtant tout aussi, voire plus riche que son homologue frenchy. La sélection dinardaise le prouve chaque année, les films britanniques échappent aux étiquettes réductrices, et s’embarrassent peu de discours auteuristes, tant qu’il y a une bonne histoire à raconter (ils ont aussi un quintal d’excellents acteurs, ce qui ne gâche rien).

Découvertes à prévoir et rencontres d’exception

44 Inch Chest, série noire tendue et inédite en France, fera partie de la rétrospective John Hurt.

Et cette 22e édition, alors ? Vous pourrez découvrir ici les premières critiques dès la semaine prochaine, une fois que le palmarès de la manifestation, qui se déroule du mercredi 5 au dimanche 9 octobre, sera dévoilé. D’ici là, une quarantaine d’œuvres auront été projetées, naviguant entre compétition, rétrospectives, hommages et avant-premières.

L’un des favoris de la compétition sera cette année l’irlandais The Guard, qui réunit Brendan Gleeson, Don Cheadle et Mark Strong dans une comédie policière pince-sans-rire et décalée. A surveiller également, Tyrannosaur, le premier long de Paddy Considine (acteur fétiche de Shane Meadows) qui n’a rien à voir avec un quelconque parc jurassique. Meadows, chouchou des organisateurs, sera présent à travers This is England 86, déclinaison made in BBC de son film de 2006. Ewan McGregor (avec Perfect Sense), Freddie Highmore (avec Toast) ou encore Emily Watson (en avocate courageuse pour Oranges & Sunshine) seront notamment au casting de ce programme chargé.

Idée brillante, l’un des hommages de 2011 sera dédié à l’acteur John Hurt. Brillant et boulimique comédien (plus de 170 films) il a illuminé de sa présence quarante années de cinéma anglo-saxon, du blockbuster américain (de Alien à Harry Potter, faites votre choix) au drame le plus exigeant (Elephant Man ou Lou, qui seront projetés pour l’occasion). Sa présence lors d’une masterclass spéciale après la projection du rare The Hit de Stephen Frears, devrait être l’un des moments forts d’une édition qui n’en manquera pas.

Pour découvrir tout ça en détails, comme d’habitude, une seule adresse :

http://www.festivaldufilm-dinard.com/