C’est un beau paradoxe : alors qu’une enquête, présentée sur le site du Monde.fr, révèle que le DVD reste de loin le support privilégié des Français pour l’achat de films, les distributeurs se sont lancés ces dernières semaines dans une vague d’annonces autour… de leur politique de vente dématérialisée. Vous pouvez déjà trouver en VOD la plupart des titres que nous chroniquons chaque mois dans cette rubrique. Ce qui change avec les offres de « e-Cinema » présentées par Wild Bunch ou TF1, c’est que les films choisis (soi-disant plus prestigieux que les direct-to-video habituels) sont visibles pendant plusieurs mois exclusivement sur ce format ! Comme une sortie cinéma, donc, à ceci près que la séance coûte 7 € pour toute la famille.
Nous parlions le mois dernier de Miséricorde, lancé par Wild Bunch, première étape d’une tendance appelée à se généraliser les mois à venir. Faut-il en parler comme de DTV, ou bien de sorties « parallèles » au cinéma, adaptées à un nouveau mode (pas si répandu) de consommation ? Pour nous, l’affaire est entendue : rien ne vaut l’expérience du grand écran, et un film qui ne peut être découvert que dans son salon, quel que soit le nom qu’on lui appose, reste un inédit vidéo, un direct-to-VOD. La seule chose qui changera, ça sera la promotion autour de chaque sortie, bien plus importante que ce que fait par exemple Netflix, qui balance presque anonymement des dizaines d’inédits sur son portail sans faire de bruit.
Ce qui nous amène donc à la sélection de ce mois-ci. Éclectique, comme toujours, et on y retrouve même un film français ! Comme d’habitude, elle inclut des DTV sortis à la vente et à la location, en format physique ou dématérialisé. Trêve de présentation, bonne lecture… et bonnes soirées vidéo !
The Mirror (Oculus)
Un film de Mike Flanagan avec Katee Sackhoff, Karen Gillan, Brenton Thwaites
Sortie le 15 avril (TF1 Vidéo)
Inexplicablement privé de sortie salles, quand tant d’autres productions Blumhouse (Insidious, remember ?), même les moins convaincantes, y accèdent, The Mirror, alias Oculus aux USA, a généré depuis son exploitation outre-Atlantique un solide petit buzz, qui s’avère parfaitement justifié à la vision du film, réalisé par le prometteur Mike Flanagan (Absentia). Réussissant à construire une atmosphère de menace tangible par le biais, tenez-vous bien, d’un miroir, le réalisateur tente le pari d’un huis clos, rassemblant un frère et une sœur traumatisés par la perte de leurs parents, qui se persuadent que le miroir familial est la source (surnaturelle) du drame. Flippant, volontiers horrifique, sans compromis, The Mirror fait partie de ces modestes séries B qui redonnent de temps à autre foi dans le genre. Ne le loupez pas !
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Special ID
Un film de Clarence Fok, avec Donnie Yen, Andy On, Tian Jing
Sortie le 1er avril (Wild Side)
Cela fait déjà un moment que Donnie Yen avait abandonné l’ambiance « street fighting » réaliste qui avait fait sa réputation, avec des titres comme Flashpoint et SPL (et Dragon Tiger Gate dans une moindre mesure). Après s’être illustré dans une palanquée de films en costumes plus ou moins passionnants, dont la saga Ip Man, Donnie revient dans la rue pour les besoins de Special ID, film d’action entièrement dédié à sa gloire. Jean serré et dégaine de beau gosse tatoué à la Sons of anarchy, son personnage de flic infiltré depuis trop longtemps dans un gang évoque rapidement un Infernal Affairs du pauvre, que Clarence Fok (Naked Killer) ne se prive pas de piller. Special ID a le tort de se prendre trop au sérieux, ce qui passe mal vu la médiocrité d’un script aux coutures très voyantes. Heureusement, Donnie demeure un peu le co-réalisateur du film : c’est lui qui prend les charges les scènes de combat et ses chorégraphies. À lui les prises de soumission, les clés de bras et les triples coups de pieds sautés au ralenti. Des moments de spectacles efficaces, auxquels s’ajoute une impressionnante course-poursuite dans le centre-ville de Hong-Kong, mélange de fonds verts et de cascades en décors réels, qui justifiera à elle seule vos 90 minutes passées devant le film.
Wolf Creek 2
Un film de Greg McLean, avec John Jarratt, Ryan Corr, Shannon Ashlyn
Sortie le 7 avril (Factoris Films)
Une décennie ou presque après que Wolf Creek nous ait définitivement dégoûté de l’outback australien, et ait contribué à la vague désormais mourante du torture porn, débarque sa séquelle. Une suite tardive, toujours chapeautée par Greg McLean, qui a décidé d’adopter une approche « bigger and louder » pour remettre en scène son tueur en série vedette, Mick Taylor, adepte du dépeçage de touristes imprudents. Transformé en véritable croquemitaine des Antipodes, iconisé à outrance (pas comme dans le très nul Charlie’s Farm), Taylor, toujours interprété par le terrifiant John Jarratt, poursuit un malheureux innocent durant un film visuellement aussi inspiré que son scénario est rachitique. Le réalisateur ne lésine toujours pas sur le gore, mais sait aussi toujours mettre en valeur comme personne les paysages de son pays. D’où un opus à l’ambiance résolument étrange, entre débordements sanglants parfois insoutenables et pureté des images hypnotique.
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Stretch
Un film de Joe Carnahan, avec Patrick Wilson, Chris Pine, Jessica Alba
Sortie le 1er avril (Universal)
Largué par sa petite amie, Stretch (Patrick Wilson, Conjuring), acteur raté devenu chauffeur de limousine, voit sa vie déjà difficile arriver à un point de non-retour le jour où son ancien bookmaker lui réclame 6000 dollars pour rembourser ses dettes de jeu. Stretch se lance dans une course, littérale, contre la montre, pour récupérer les meilleurs clients de la journée… En attendant de revenir à des projets plus ambitieux, le réalisateur Joe Carnahan (Le territoire des loups) s’est fait plaisir en tournant à Los Angeles ce Stretch, virée à la After Hours à l’humour très forcé, taillé pour des fins de soirées arrosées. Handicapé par une voix off omniprésente soulignant tout ce qui se passe à l’écran, le film se paie le luxe de faire souvent apparaître à côté de Stretch le fantôme d’un ancien collègue commentant lui aussi les événements. Autant dire qu’entre deux caméos bien sentis, Stretch se révèle très bavard, même si la légèreté triviale du projet semble n’avoir échappé à personne. Patrick Wilson et Jessica Alba sont plutôt mignons dans des rôles qui ne leur correspondent pourtant pas trop, Chris Pine se fait la tête de Rob Zombie et s’éclate comme rarement… Pas de quoi crier au génie en tout cas, vu que le résultat fait penser à une sous-tarantinade sortie dix ans trop tard.
The White Storm
Un film de Benny Chan, avec Louis Koo, Sean Lau, Nick Cheung
Sortie le 2 avril (Filmedia)
Artisan plutôt doué du cinéma hong-kongais, Benny Chan a décidé de voir les choses en grand. The White Storm, réalisé déjà en 2012, succède à un Shaolin à l’ambition déjà épique, notamment par son casting qui rassemblait Andy Lau et Jackie Chan. Cette fois, ce sont les excellents Louis Koo (Drug War), Lau Ching-Wan (Inferno, Mad Detective) et Nick Cheung (Exilé) qui se retrouvent devant sa caméra, pour un polar teinté de tragédie, qui s’étend sur plusieurs pays. Les trois stars jouent en effet trois flics chinois engagés dans la guerre contre la drogue, et qu’une piste emmène en Thaïlande, vers un piège imprévu… Période contemporaine mise à part, le film auquel White Storm fait immanquablement penser, c’est Une balle dans la tête de John Woo. Même sentimentalisme viril, même trio d’amis confronté à des choix impossibles, même résolution quasi-shakespearienne… La différence, c’est que Chan est moins subtil et aérien que son compatriote : les rebondissements sont tellement énormes qu’ils déclenchent l’hilarité, le scénario tire en longueur et n’est pas exempt de lourdeurs. Heureusement, The White Storm compense ses défauts par une certaine générosité dans l’action : le guet-apens thaïlandais et le règlement de comptes final, aussi wooïens que furieux, compensent les errances coupables d’une œuvre digne d’intérêt.
Mercy
Un film de Peter Cornwell, avec Chandler Riggs, Frances O’Connor
Sortie le 1er avril (TF1 Vidéo)
Derrière ses allures de série B un peu cheap (la jaquette et les menus assez hideux font tout pour aller dans ce sens), Mercy cache une histoire plus intéressante que la moyenne, si l’on aime en tout cas les récits à base de démons menaçants et de famille tourmentée, à la Mister Babadook. Chandler Riggs, alias Carl dans The Walking Dead joue ici avant sa poussée de croissance un gamin adorant sa grand-mère Mercy, et qui avec son frère et sa mère, doit s’occuper d’elle après une attaque. Seulement, Mercy cache un terrible secret, et celui-ci menace tous ses proches… L’idée du film provient au départ d’une nouvelle de Stephen King, que le scénariste de Chambre 1408 et le réalisateur du Dernier rite se sont chargés de transformer en pas si long (80 minutes) métrage. Étonnamment, malgré ce temps supplémentaire, les motivations de chaque personnage restent bien confuses. La direction d’acteurs aléatoire et le montage maladroit privent le film d’une certaine efficacité, mais pris séparément, les éléments narratifs qui le composent (le don de médium du héros, le « loup de la Mort », le livre des Pleurs, le démon lui-même) sont assez originaux pour mériter votre attention.
Dead Shadows
Un film de David Cholewa, avec Fabian Wolfrom, John Fallon, Rurik Sallé
Sortie le 7 avril (Rimini Editions)
Production microscopique tournée à la force du poignet par une équipe pleine de ressources, Dead Shadows fait partie d’un genre rare en France, la SF à tendance horrifique. Chose encore plus incongrue, le film fait partie de ces quelques productions tournées tellement sous le radar qu’elles n’ont même pas eu le droit à une sortie (même technique) dans leur pays : David Cholewa, qui était venu avec son équipe présenter son bébé à l’Étrange Festival, doit regretter ce choix. Mais après tout, Dead Shadows a peut-être à gagner à être vu dans son salon, sans attentes démesurées : passé un spectaculaire générique d’ouverture, il est facile de se rendre compte que le film a coûté moins d’un demi-million d’euros. Interprétation hésitante (quand elle n’est pas gênante d’approximation), décors quelconques, dialogues peu convaincants, séquences d’action trop ambitieuses… Dead Shadows doit jouer avec ses limites, et force surtout le respect par la qualité de sa photo (belles ambiance nocturne) et de ses effets spéciaux, notamment la création d’une sorte de créature arachnide surréaliste, certainement le moment le plus saisissant d’un premier essai méritant quelques points pour l’effort.
Bonjour , pouvez nous m’être des extrais de c’est fims . Merci d,avance . J adore les films d horreur . Surtout les films gore
Hello ! Ça n’est pas une mauvaise idée, ma foi, si nous trouvons les sources adéquates pour les films en question, nous le ferons. 😉