Mayhem : burn out général
Le réalisateur d’Everly règle son compte au capitalisme dans Mayhem : un jeu de massacre hystérique qui se voudrait incorrect mais se révèle surtout poussif.
Cynique à tout prix
Joe Lynch, pas le plus habile des artisans mais généralement généreux en terme d’action, nous avait habitué à des productions plus créatives sur le papier, moins plan-plan. Au final, contrairement à ce qu’on pourrait croire au vu de ce pitch fou-fou, pas éloigné dans l’esprit du The Belko Experiment scénarisé par James Gunn et réalisé par Greg McLean, la folie est plus présente dans les yeux dévorés par la rage et la coke de ses personnages de costard-cravates que dans une réalisation qui multiplie les artifices cache-misère pour masquer son manque de rigueur et de message. Pur défouloir sur le monde de la finance, pensé et (sur)joué par l’intégralité du casting comme un jeu vidéo poussant presque immédiatement tous les potards du cabotinage à 11, Mayhem sert au spectateur une parabole anticapitaliste convenue du cynisme d’entreprise, arrosée de scènes d’action malheureusement sans saveur. Il y a de l’ultraviolence en pagaille, du sexe sauvage à gogo, des répliques qui se veulent percutantes mais sonnent faux, et un désir palpable de rendre le tout complètement punk et incorrect, sans réussite. Agréable à consommer sur l’instant si l’on aime les séries B trépanées, ce Mayhem effectivement bien chaotique ne laissera aucune trace.