C’était inévitable. Cherchant à capitaliser sur le succès des grands classiques des années 80, dont la « jeune » génération, celle qui abreuve les multiplexes de dollars, ne connaît souvent que de nom (parce que de toute façon, tout ce qui date d’avant 1990 est considéré comme trop vieux), Hollywood s’attaque méthodiquement à des classiques jugés depuis longtemps intouchables. Il suffit de regarder la filmographie de John Carpenter pour s’apercevoir qu’aux yeux des producteurs, plus rien n’est considéré comme « sacré » depuis bien longtemps : Assaut, Halloween, The Thing, The Fog… Tous sont passés, généralement pour le pire, à la moulinette du remake, et une nouvelle version d’Invasion Los Angeles flotte depuis bien longtemps dans l’air (bonne chance pour celui-là). Des préquelles télévisées de L’Exorciste ou Psychose ont bien été lancées, Carrie et Evil Dead version 2013 sont attendus prochainement, alors pourquoi pas un remake, pardon, un reboot de New York 1997 ?
L’idée d’une réadaptation de la série B culte de 1981, qui fut un des premiers énormes succès du marché de la vidéo, avant d’influencer tout un pan du cinéma bis italien, de la japanimation ou du jeu vidéo (sans Snake Plissken, pas de Metal Gear Solid), ne date pas d’hier. Jusqu’à présent, les droits appartenaient à New Line, qui avait déjà tenté dans les années 2000 de mettre sur pied un remake pur et dur du film original (après le désastre Los Angeles 2013, une suite paraissait forcément exclue) avec Breck Eisner (The Crazies) aux commandes. C’est désormais Joel Silver, producteur de Matrix et Die Hard, associé via sa firme Joel Silver Pictures avec Studio Canal, qui relance le projet sous la forme, annoncée, d’une trilogie. Rien que ça.
[quote_center]« Plus les choses changent, plus elle restent les mêmes » (Snake Plissken).[/quote_center]
Le mogul californien a en tête le succès de La planète des singes : les origines, qui prenait une licence connue pour retourner, hem, à ses origines. A-t-on seulement besoin de connaître l’origine du « personnage » de Snake, immortalisé dans un étalage de « badasserie » monumental par Kurt Russell ? De savoir comment le cynique mercenaire a perdu son œil pendant la Troisième Guerre Mondiale ? Apparemment oui. Reste à savoir qui pourra enfiler le patch iconique de Plissken sans ruiner instantanément sa carrière. Parmi les noms murmurés par Deadline.com figurent notamment Liam Neeson (trop vieux pour une préquelle), Gérard Butler (trop mauvais !), Jeremy Renner (trop gentil !) et Tom Hardy. La solution la moins honteuse de prime abord, mais attendons déjà de voir ce que le massif australien réussira dans la peau de… Mad Max. Comme quoi…