S’il y a bien un cinéaste pour lequel le terme « prolifique » est parfaitement adapté, c’est bien Takashi Miike. Le réalisateur japonais a certes un peu baissé le pied ces dernières années, avec en moyenne deux films par an au lieu de cinq (sic) au début des années 2000. Miike a mûri, si l’on peut dire, mais il est surtout devenu aux yeux de l’industrie nippone, qui n’hésite plus à lui confier de grosses franchises et de confortables budgets. Depuis ses remakes en costumes, 13 Assassins et Hara-Kiri, derniers opus « miikiens » à être sortis sous nos latitudes, le cinéaste a enchaîné six films, dont l’adaptation de jeu vidéo Ace Attorney ou encore l’étrange comédie musicale For love’s sake. Son premier film de 2013 (Miike est déjà en tournage pour son film suivant) s’intitule Straw Shield (aka « Le bouclier de paille »), et, signe qu’il continue à expérimenter dans différents genres, c’est un thriller louchant un poil sur le film d’action à l’américaine.

Le tueur qui valait un milliard

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Et de fait, le pitch de Straw Shield en évoque un, pas des plus fameux. Basé sur un livre Kiuchi Kazuhiro, le scénario met en avant un serial-killer à gueule d’ange (Fujiwara Tatsuya, la star de Death Note), qui a fait l’erreur d’assassiner la petite-fille d’un ponte de la finance. Celui-ci veut se venger en offrant un milliard de yens à qui parviendra à tuer le tueur. Pas fou, ce dernier se place sous la protection de la police, qui met en place une unité d’élite pour l’escorter de la province vers Tokyo pour le juger. Problème : la récompense attire toutes les convoitises, et certains s’avèrent prêts à tuer pour palper, y compris dans les rangs de la police…

Vous l’aurez reconnue, voilà une idée de scénario qui fait beaucoup penser au sinistre S.W.A.T., unités d’élite, avec Colin Farrell et l’impayable Olivier Martinez. On peut néanmoins faire confiance à Miike pour surpasser cette oubliable grosse production, en y allant franco dans la violence, la tension et les excès en tous genres. Le premier trailer (non sous-titré, mais maintenant que vous connaissez l’histoire) annonce en tout cas efficacement la couleur, avec des cascades qui n’auraient pas dépareillé dans un Terminator, de la pop qui surgit sans prévenir (une spécialité locale), des flics à la gâchette facile et un personnage de tueur ambivalent. Le film sort le 26 avril au Japon, et on espère qu’il trouvera, plus vite que ses récents prédécesseurs, le chemin de nos écrans.