The people we hate at the wedding : famille, je vous hais

par | 25 novembre 2022

The people we hate at the wedding : famille, je vous hais

Kristen Bell et Allison Janney sont les principaux atouts d’une comédie qui fait trop peu d’efforts pour être mémorable.

Comme le rappelle la chanson qui va démarrer bientôt dans votre tête, on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille. Et une fois que le temps, les non-dits, les problèmes et plus généralement la vie ont fait leur besogne, rassembler son clan le temps d’un événement joyeux et positif devient souvent une torture… Et une source inépuisable d’humour pour les scénaristes. The people we hate at the wedding (« ces gens qu’on déteste au mariage » en VF) marque une nouvelle entrée dans ce genre qui ne vise en général pas les sommets du top 10 annuel des critiques de cinéma. L’ambition première du film de Claire Scanlon (qui a entre autres travaillé sur The Office) est de faire passer un bon moment au spectateur, en comptant autant sur la qualité de ses punchlines que le capital sympathie de son casting. Est-ce bien suffisant ?

Le mariage de ma meilleure ennemie

The people we hate at the wedding : famille, je vous hais

Le destin de la famille d’Alice (Kristen Bell, fidèle à son style) s’est joué à cheval entre l’Angleterre et l’Amérique, sa mère Donna (Allison Janney, pas gâtée par les dialoguistes) ayant quitté son premier mari après la naissance d’Eloise (Cynthia Addai-Robinson, vue dans Les anneaux de pouvoir et un peu sacrifiée). Quand cette dernière, ayant fait sa vie en Europe, invite Donna, Alice et son frère Paul (Ben Platt, transparent) à son mariage, le trio hésite entre joie confuse et soupirs gênés. Alice en particulier a une dent contre une demi-sœur baignant dans la richesse, quand elle se contente d’être une architecte ratée devenue la maîtresse de son boss. La famille finit tout de même par embarquer pour Londres, où tout va évidemment aller de travers… Mais pas trop quand même.

« Qui dit cynisme dit blagues saignantes, qui dit maladresse dit gags et à ce niveau, le film se montre loin d’égaler les ténors du genre. »

Bien qu’il ait une origine littéraire, The people we hate at the wedding n’est pas une comédie sophistiquée, comme nous le comprenons à mesure que les gags s’enchaînent et que les sous-intrigues à l’intérêt variable s’additionnent. Le point commun qui rassemble nos haïssables Américains réside dans leur besoin inavoué de reconnaissance et d’amour mutuel. Scanlon consacre du temps à établir la distance géographique qui sépare cette famille décomposée, où les ressentiments ont fait naître des complexes d’infériorité justifiant leur cynisme tranquille et leur maladresse constante. Qui dit cynisme dit blagues saignantes, qui dit maladresse dit gags hénaurmes et à ce niveau, le film se montre loin d’égaler les ténors du genre. La mise en scène, aussi inventive qu’un téléfilm de Noël, n’aide pas à « sublimer » les scènes où Kristen Bell et Lizzy Caplan détruisent un banquet, et où Ben Platt s’essaie à un plan à trois homo pathétique. L’interprétation, inégale, débouche souvent sur une forme de décalage gênant que le montage sans rythme ne peut effacer.

Les meilleurs moments de The people we hate at the wedding, qui n’exploite même pas le filon des différences culturelles, sont peut-être à trouver dans la relation inopinée qu’Alice lie dans l’avion avec Dennis (Dustin Mulligan), à l’alchimie visible et engageante. Globalement au-dessus du lot, notamment parce qu’elle est aussi à l’aise dans ce registre que si elle l’avait créé, Kristen Bell y trouve la matière nécessaire pour donner de la chair à un personnage mille fois vu sur le papier. Pas de quoi toutefois rendre cette comédie « made in Prime » indispensable ou mémorable.