Traitez-nous de flemmards, ou de gentils bisnounours, mais en 2015, la rédaction de Born to Watch a mine de rien esquivé bien plus que d’habitude une bonne partie des mauvais films qui auraient pu nous gâcher l’année. Parce que nous n’avons pas estimé nécessaire de rattraper en salles les pitreries de Kev Adams, de vérifier que la plupart des blockbusters de l’été étaient faisandés, ou de nous risquer à pénétrer dans une salle remplie d’enfants en transe devant Les Minions, la récolte en navets a été maigre. Ainsi, ce n’est pas objectivement LE top des pires étrons de l’année que vous découvrirez ci-dessous, mais plutôt la somme de nos déceptions et de nos pires séances endurées pendant ces douze derniers mois. Libre à vous de donner votre avis sur ce choix dans les commentaires !
En plus de ce top Flop, vous retrouverez en fin d’article nos classements respectifs, pour plus d’exhaustivité et de cartons rouges. Rendez-vous bientôt, pour l’inévitable et bien plus réjouissant top de nos meilleurs films de 2015 !
Une idée bêta (opposer deux acteurs vieillissants sur un ring, même si l’un a six films de boxe derrière lui, et l’autre seulement un) devait-elle forcément déboucher sur un film stupide ? Match Retour, en plus d’être atrocement mal monté et cadré, se paie effectivement le luxe de rendre l’invraisemblable duel entre Stallone et De Niro embarrassants, tout en se bornant à recopier à l’identique le script du beaucoup plus honorable Rocky Balboa pour bien montrer son manque d’imagination. C’est triste, et ça donne envie de décocher quelques crochets bien sentis aux responsables.
10. Lazarus Effect
Nous l’avions mentionné dans notre dossier Blumhouse, et ce n’est de fait pas le seul titre du studio à être présent ici : Lazarus Effect, comparé aux autres films balancés par Jason Blum en vidéo, ou même à la production fantastique récente, n’avait aucune raison de bénéficier d’une telle exploitation en mars dernier. Techniquement correct, le film de David Gelb se distingue surtout par un affreux manque d’originalité et de frissons. Pillant sans se fouler L’expérience interdite, ce quasi huis-clos entre scientifiques confrontés à la transformation d’Olivia « mâchoires flippantes » Wilde en revenante possédée s’oublie au fur et à mesure qu’on le regarde, ce qui représente un exploit assez fascinant.
9. Hyena
Présenté à travers son affiche comme le renouveau du polar britannique (une citation due à Nicolas Winding Refn, qui ne peut pas toujours avoir raison), Hyena cumule surtout tous les clichés d’un genre autrement mieux servi par la production locale télévisuelle. Passé un prologue baigné de lumières psychotroniques, ce polar crasseux s’enferme dans une accumulation de moments sordides tout en accumulant les personnages antipathiques. Le « héros », nommé Michael, connaît une descente aux enfers similaire à celle des dealers de Pusher, à ceci près qu’il a un badge. À part cette « originalité », le film n’a rien de novateur ni de particulièrement pertinent, jusqu’à sa chute en forme de doigt d’honneur à la logique.
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8. Poltergeist
Il n’y a pas que Blumhouse qui sait comment livrer un film fantastique foireux et immédiatement oubliable. La firme Ghost House Pictures, créée par Sam Raimi, est venu le prouver en juin avec ce remake parfaitement dispensable de Poltergeist, pensé pour la génération qui a découvert le « genre » avec Insidious, lui-même très inspiré… du film de Tobe Hooper. Étrange cercle vicieux, donc, qui explique en partie l’inanité d’un film ayant perdu tout le mélange évocateur de mystère (à la Spielberg) et d’angoisse (à la Hooper) qui faisait le charme de l’original, malgré le coup de vieux pris par les effets spéciaux. Ces derniers sont bien la seule chose qui fasse honneur à cette production fade et bien-pensante.
7. Insidious 3
Ok, on en a (presque) fini avec les films d’horreurs bas du front, qui ont littéralement pullulé sur grand écran en 2015. Mais il était impossible de passer sous silence la consternation qui nous saisit en découvrant l’abîme de médiocrité dans laquelle la saga initiée par James Wan est plongée. Aussi vulgairement pensé qu’un Paranormal Activity 57, ce troisième chapitre en forme d’ « origin story », s’échine à nous revendre les mêmes jump scares, les mêmes rebondissements que le premier opus, tout en explorant le passé de personnages secondaires qui n’avaient aucune raison de passer d’un coup en haut de l’affiche. Pitié, Blumhouse, laissez maintenant dormir cet univers en paix.
6. Jurassic World
Colin Trevorrow, jeune premier et surtout bon dernier, a osé toucher à l’un des chefs-d’œuvre de notre enfance : Le Jurassic Park de Steven Spielberg, adaptation du roman culte d’anticipation de Michael Crichton. Le film, sorti au début des années 90, marque la transition entre le numérique et le savoir-faire « maison ». Si Spielberg avait eu recours à t-rex grand nature pour certains plans, il a aussi habilement usé d’effets spéciaux derniers cri pour l’époque. Jurassic Park ne trahissait pas, mais au contraire, mettait en avant la philosophie alarmiste de Crichton sur les progrès de la science. Le réalisateur des Dents de la mer a déposé pour la postérité plusieurs scènes cultissimes comme celle de l’attaque de la jeep. Pour ce remake nanardeux à prix d’or, il n’est question que d’un vague et ridicule hommage à l’original. Entre un Chris Pratt, qui cabotine dans une irritante cool attitude et Bryce Dallas Howard, véritable sosie, mais en moins bonne de Jessica Chastain, qui livre des instants de misogynie gênants, il convient donc d’oublier ce clonage contre nature.
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5. Les Anarchistes
Buzzé le temps d’une avant-première glamour à Cannes, qui rassemblait la crème des jeunes acteurs français, au premier rang desquels les « palmés » Tahar Rahim et Adèle Exarchopoulos, Les Anarchistes a vite fait retomber le soufflé au moment de sa sortie. Film d’époque frustrant et intensément agaçant, ce film d’Elie Wajeman explore une période passionnante par le (tout) petit bout de la lorgnette, enfermant son casting dans des salons sous-éclairés, et préférant cumuler mots d’auteur, scènes de fesse et monologues face caméra, plutôt que de plonger les mains dans le cambouis. Le résultat est soporifique et pédant, et très éloigné des références comme les films de James Gray, exhibées au moment de la promotion.
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4. Pyramide
Production troublée, de l’aveu même du producteur Alexandre Aja et de son pote réalisateur Grégory Levasseur, Pyramide n’a toutefois pas le moindre atout permettant d’excuser le manque de talent exhibé ici pendant 90 minutes. Déjà, c’est un found footage, qui gâche par tous les moyens possibles la dimension potentiellement exotique de son concept (l’exploration d’une pyramide maudite). Ensuite, il s’avère vite que le script n’a que faire de la crédibilité ou de l’intérêt de ses personnages, tous bêtes à manger du sable, et pas foutus de sortir sitôt le premier virage passé. Et ça, c’est avant que l’on découvre le « monstre » final en images de synthèse, insulte à l’égyptologie et au concept même « d’effet spécial »…
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3. Into the Woods
Au départ, c’est un spectacle de Broadway à gros succès, dû aux auteurs plusieurs fois récompensés de Sweeney Todd. Du solide, a priori, d’autant que cet Into the Woods a pour objectif de mettre l’univers des grands contes sans dessus dessous, avec un certain sens du cynisme. Cette richesse transparaît peu dans l’adaptation du show : un mastodonte aux chatoyants décors, mais indigeste au possible. Presque entièrement chanté, le film enquille les morceaux ronge-tête, beuglés par un casting manifestement traumatisé par Les Misérables, et fait mine de s’achever après trois actes interminables… avant d’en proposer un quatrième encore plus moralisant et pénible à entendre. Il va falloir se calmer, avec ces musicals…
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2. Good Kill
S’il est de moins en moins crédible au niveau artistique, le scénariste et réalisateur Andrew Niccol sait au moins s’emparer de sujet brûlant d’actualité : en l’occurrence ici, la guerre « automatisée » pratiquée par les Américains grâce à leurs drones de combat. Good Kill isole Ethan Hawke aux alentours de Las Vegas, dans un bunker où il démolit des cibles à distance, mais connaît le traumatisme d’un vrai soldat. Le film fait tout pour nous indigner, et ça marche, mais au bout de 20 minutes, il est clair que Niccol n’a plus rien à dire : Good Kill devient alors un psychodrame plus bête qu’un bleu bite, cumulant les contresens et les à peu près idéologiques, avec la grâce d’un porte-avions. Il y aurait de quoi rire, si le sujet n’était aussi sérieux.
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1. Projet Almanac
Trente ans après, Retour vers le futur fait toujours recette. Et comme Projet X a cartonné, il est tentant de penser que quelque part, un producteur a estimé qu’un film comme Projet Almanac s’imposait. Les posters honteusement racoleurs et la promo massive n’auront pas empêché le naufrage de cet impensable navet « jeuniste », où une bande d’ados idiots et mystérieusement assez doués pour assembler une machine à voyager dans le temps, l’utilisent pour se draguer des filles, devenir populaires, se dorer la pilule en festival, et accessoirement, sauver leurs proches. D’une connerie estomaquante, le film est qui plus est immonde visuellement, et offre une image piteuse et artificielle de l’adolescent yankee moyen, qui n’en demandait peut-être pas tant.
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1. Projet Almanac
2. Insidious 3
3. Good Kill
4. Pyramide
6. Poltergeist
7. Hyena
10. Big Eyes
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[toggle_content title= »Le flop 10 de Wade » class= »toggle box box_#ff8a00″]
1. Jurassic World
3. Good Kill
5. Pyramide
7. Insidious 3
8. Les Nouvelles aventures d’Aladin
9. Spectre
10. American Sniper
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