C’est un fait, la Norvège produit rarement des films de zombies. Mais un seul d’entre eux a suffi au pays scandinave pour se faire remarquer : Dead Snow, autrement connu auprès du grand public comme “la comédie gore avec des nazis zombies”. Réalisé en 2009 par Tommy Wirkola, alors seulement connu pour sa (lourde) parodie de Kill Bill, Kill Buljo, cette pure série B sanguinolente était manifestement traumatisée par le Braindead de Peter Jackson (l’un des personnages porte même un t-shirt à l’effigie du film, histoire d’être transparent), où une poignée de jeunes idiots tombe pendant ses vacances au ski sur… des nazis zombies furibards, et tirait le meilleur de son maigre budget (moins d’un million d’euros) malgré un tournage en montagne loin d’être aisé, et des tonnes de maquillages plutôt gratinés.

Dead Snow 2 : la guerre des zombies !

[quote_right] »Wirkola promet un divertissement joyeusement incorrect, au second degré et au bordélisme revendiqué. »[/quote_right]Le succès du film en vidéo et dans les festivals a placé Wirkola sur le radar des producteurs hollywoodiens, qui sont rapidement venus le débaucher pour injecter un peu de folie dans un énième « reboot féérique », le redoutable Hansel et Gretel : chasseurs de sorcières. Le film aura certe été un four critique (à raison), ses 225 millions de dollars de recettes – eh oui – ont permis à Wirkola de retourner illico à ses premières amours, cette fois du côté de l’Islande. C’est en effet au pays de Bjork que le réalisateur est parti tourner Dead Snow : Red vs. Dead, séquelle officielle reprenant l’histoire exactement là où elle s’arrêtait, soit aux côtés de Martin, survivant du premier opus qui pensait être sorti d’affaire malgré la perte d’un de ses bras. Manque de pot, les médecins qui le récupèrent vont lui greffer ce qu’ils pensent être son bras… alors que c’est un bras de zombie, celui du redoutable (et emblématique) colonel Herzog, nazi-zombie en chef. Contre toute attente, ce bras décrépi va lui procurer les pouvoirs nécessaires pour mener une nouvelle bataille contre Herzog et ses sbires, qui n’en ont pas fini avec lui…

Braveheart, version morts-vivants

Dead Snow 2 : la guerre des zombies !

Présenté en séance de minuit au dernier festival de Sundance, Dead Snow : Red vs Dead a profité cette fois d’un budget plus généreux, quatre fois supérieur au premier, qui a permis à Wirkola et son équipe d’importer directement en Islande… un char Tigre d’époque, logiquement mis en valeur dans la première bande-annonce officielle. Histoire de rassurer les fans, celle-ci joue la carte de la valeur sûre, en mettant en scène une succession effrenée de money shots gorissimes, ainsi que LE morceau de bravoure du film : une guerre ouverte entre les zombies de Herzog et ceux « levés » par Martin, qui s’annonce invraisemblablement sanglante. Un peu comme si Lucio Fulci dirigeait une bataille de Braveheart, avec quelques éléments (comme la force surhumaine de nos deux « héros ») qui ne dépareilleraient pas dans un film de super-héros. Comme toujours, Wirkola promet un divertissement joyeusement incorrect, au second degré et au bordélisme revendiqué, quitte à ce que le résultat soit visuellement assez anonyme. Mais ce grain de folie suffit aussi à distinguer les Dead Snow d’autres bandes du même genre (c’est-à-dire avec des zombies nazis – eh oui c’est un sous-genre), comme Frankenstein’s Army et Outpost, trop sérieux pour ne pas paraître idiots.

Si le film n’a pas encore de date de sortie annoncée en Europe, aux États-Unis, c’est Well Go USA qui s’occupera de la sortie salles limitée du film, intégralement en anglais, contrairement à la version originale. En attendant de voir Dead Snow 2 débarquer en festival, ou en vidéo, jetez donc un regard sur le trailer ci-dessous !

La bande-annonce (attention, c’est NSFW)*

* Not Safe For Work : à ne pas regarder à votre boulot.