Tom Cruise est décidément une star pleine de surprises. Après avoir géré assez adroitement les controverses autour de son importance au sein de l’Église de Scientologie, et rebondi spectaculairement suite à son éviction de chez Paramount, le comédien et producteur s’est une refait une crédibilité grâce aux solides succès de SA franchise Mission : Impossible, quelques rôles de guest star bien étudiés (Rock Forever, Tropic Thunder), et des choix de projets surprenants. À 51 ans, Cruise continue de se voir plus que jamais comme un action hero « adaptable » à n’importe quel univers, pourvu qu’il reste en symbiose avec un public plus aussi énamouré et docile qu’avant. Sans être des bides, loin de là, Jack Reacher et Oblivion n’ont peut-être pas atteint les cimes auxquelles l’acteur pouvait être habitué.

Edge of Tomorrow : Cruise à répétition

Le projet Edge of Tomorrow, produit par Warner Bros et Village Roadshow, emmène à nouveau le fringant quinquagénaire sur un terrain inédit : celui de la hard-SF tendance apocalyptique, dans un registre beaucoup plus guerrier que le très épuré Oblivion. Toutefois, cette adaptation du roman graphique japonais All you need is kill de Hiroshi Sakurazaka, qui a nécessité une pelletée de scénaristes dont le duo Kurtzman / Orci (Star Trek Into Darkness), place elle aussi son personnage, le lieutenant-colonel Bill Cage, dans la position de devoir sauver sa planète d’une invasion extraterrestre, menée par les « Mimics ». Le twist, qui fait toute la puissance du roman Sakurazaka et justifie son adoption par Hollywood, c’est que Cage, un soldat inexpérimenté au début de l’histoire, revit indéfiniment la même offensive désespérée, où il meurt logiquement à chaque fois rapidement, malgré son exo-squelette à la Elysium et l’aide apportée par l’agent des forces spéciales Rita Vrataski (Emily Blunt, ultra charismatique dans ce rôle plus musclé qu’à l’accoutumée), qui semble elle aussi avoir bénéficié de ce « pouvoir ». Échec après échec, Cage apprend à devenir un meilleur soldat, voire même à trouver les points faibles des envahisseurs, chose qu’aucune armée sur Terre n’a réussi à faire.

[quote_right] »Cette adaptation du roman graphique japonais All you need is kill de Hiroshi Sakurazaka a nécessité une pelletée de scénaristes. »[/quote_right]Le premier trailer révélé ce jeudi par Warner Bros, s’il reprend des idées de montage qui rappellent malheureusement beaucoup World Invasion : Los Angeles (notamment au niveau de la BO passée au vocodeur), donne malgré tout un aperçu alléchant de ce mix improbable entre les thématiques d’Un jour sans fin, et l’ambiance militaro-bourrine des jeux Gears of War (même le design tentaculaire des aliens, pour l’instant en retrait, semble s’y référer). L’ex-talent prometteur Doug Liman, devenu en deux films (Mr et Mrs Smith et Jumper) un yes man au style impersonnel, semble lui disposer de moyens illimités pour plonger le public dans un univers de batailles spectaculaires semblant tout droit sorties d’un blockbuster vidéoludique. Plus étonnant, une bonne partie de l’action paraît se dérouler dans un monde ressemblant fort à celui de notre époque, signe que ce Edge of Tomorrow ne devrait pas se limiter à une suite d’empoignades assourdissantes. Le film est en tout cas prévu chez nous le 28 mai 2014, et devrait logiquement être d’un des événements de l’été.