Top 10 : nos meilleurs films DTV de 2024

Sur les plateformes comme en vidéo, 2024 n’aura pas été avare en bonnes surprises côté inédits. Voici notre top 10 des meilleurs films vus ces derniers mois !

Si l’année 2024 a confirmé la bonne santé du monde de la SVOD, et la place de leader incontesté de Netflix, qui fêtait ses 10 ans de présence en France, dans ce domaine, elle n’a malgré tout pas constitué un millésime inoubliable en termes de longs-métrages. Bien entendu, nous n’avons pas eu le temps, ou la prétention, de pouvoir découvrir et chroniquer toutes les sorties de ces 12 derniers mois – il y a pratiquement autant de DTV cumulés dans nos sélections hebdomadaires que de sorties cinéma chaque année. Et certaines perles ont pu, ont dû, nous passer sous le nez. Mais on ne peut s’empêcher de constater que les réussites écrasantes, évidentes, à la Pinocchio ou à la Roma, ont été plus rares. Ce n’est qu’une question de point de vue, évidemment, et il y a quand même des raisons de se réjouir dans le top 10 ci-dessous. Dix titres qui à des degrés divers et malgré leurs imperfections, ont su se démarquer.

Et vous ? Quel est le film inédit en salle qui vous a le plus marqué en 2024 ? N’hésitez pas à nous le faire savoir dans les commentaires, surtout si c’est un titre qui est passé sous notre radar !

L’expression d’ovni filmique est galvaudée, mais peu de longs-métrages méritaient autant cette appellation en 2024 que Hundreds of Beavers. Cette improbable micro-production en noir et blanc en forme d’hommage au cinéma muet, au jeu vidéo et au cartoon, tournée avec des acteurs en costumes de castors (entre autres), est incroyablement stimulante et inventive, même si sa longueur le dessert parfois.

Il était logique que le plus célèbre des parodieurs musicaux ait droit un jour à une parodie de biopic musical. C’est l’idée brillante de Weird, qui chronique la vie (très, très romancée) de « Weird » Al Jankovic, l’auteur des cultes Amish Paradise, Eat It ou White & Nerdy. Saugrenu et inventif, le film profite de la performance irrésistible de Daniel Radcliffe, qui ne ressemble – volontairement ! – en rien à son modèle.

Parmi la masse de films à grand spectacle que débite chaque année le cinéma chinois, il est une franchise qui réussit à mieux s’exporter et en donne vraiment pour son argent à Hollywood. The Wandering Earth 2, blockbuster apocalyptico-spatial, fait tout mieux que le premier épisode dont il est la préquelle. Trop long et mélodramatique, certes, il reste ponctué de morceaux de bravoure parmi les plus spectaculaires de l’année.

C’est peu dire que Jeremy Saulnier passionne au plus haut point la rédaction de Born to Watch. L’auteur de Blue Ruin et Green Room revient sur Netflix avec cet étonnant Rebel Ridge. Un film noir tendu dont l’argument de départ, qui évoque le premier Rambo, ne débouche pas sur l’orgie d’action cathartique attendue. Le propos, social et politique, de Saulnier est ailleurs et rend son film d’autant plus passionnant.

S’il n’est pas le classique instantané de l’horreur que sa réputation le laissait espérer, Late Night With The Devil reste l’un des films-concepts les plus excitants et fun de 2024. Tourné majoritairement comme un talk show télé sensationnaliste des années 70, la série B des frères Cairnes s’apprécie autant comme un exercice de style ludique que comme une efficace histoire de possession, à la conclusion radicale.

En tant qu’amoureux du cinéma de William Friedkin, il était difficile de ne pas saluer la carrière du réalisateur de L’Exorciste et Sorcerer en incluant son ultime long-métrage, film de procès militaire aussi austère que méticuleux, où son talent maintes fois démontré pour la direction d’acteurs fait merveille. The Caine Mutiny Court-Martial est un huis-clos aux nombreuses qualités, et un testament pas si mineur.

Que serait une année de cinéma sans un peu de Corée du Sud ? Avec Concrete Utopia (adapté d’une BD à l’origine aussi du film Netflix Badland Hunters), on tape dans la dystopie post-catastrophe, avec son immeuble rescapé d’un tremblement de terre destructeur à Séoul. Autopsie d’une micro-société où règne la loi du plus fort, Concrete Utopia ne réinvente pas la roue, mais impressionne durablement.

Le retour de Steve McQueen, réalisateur oscarisé de 12 years a slave, après l’anthologie télévisée Small Axe, était plus qu’attendu. Et l’exigeant cinéaste britannique ne déçoit pas avec Blitz, production Apple à grand spectacle et sans doute son film le plus grand public. Film de guerre décrivant les affres du blitz londonien à hauteur d’enfant, Blitz est une odyssée aussi remuante que réussie.

Enterré à sa sortie dans les tréfonds du catalogue Netflix, Adagio est pourtant la perle noire de cette année cinématographique. Un polar italien à la précision d’horloger et aux personnages inoubliables, que l’on doit à un habitué du genre, Stefano Sollima (Suburra, Sicario 2). Flics corrompus et truands en sursis s’y croisent dans une Rome au bord des flammes, tout en ruminant l’héritage qu’ils laissent à leur fils. Puissant !

Le mois de janvier n’était même pas terminé que l’évidence était là, devant nous : Juan Antonio Bayona venait de marquer l’année au fer rouge avec l’incroyable survival Le Cercle des Neiges. Un voyage au bout de la résilience qui embrasse toutes les dimensions (spirituelles, physiques, existentielles) entourant le trop fameux drame des rescapés du vol 571 dans les Andes, en 1972. Virtuose et viscéral, élégiaque et épuisant, Le Cercle des Neiges a rappelé à tous l’immense talent de conteur et de metteur en scène du trop rare prodige ibérique. Sans aucun doute possible, notre chouchou de 2024 !