Déjà le troisième épisode de cet rubrique trailers ! Déjà deux succès ! And now ? Toujours pareil, mais en mieux. Recette d’une bonne soirée, en une poignée de trailers !

Tiens, bois un coup

Rutger Hauer est un type génial. Pas que je sois son frère ou son meilleur pote, mais la rencontre détendue à laquelle j’ai assisté à l’Étrange Festival m’en a convaincu. L’œil perçant et l’humour pince-sans-rire typique de ces bons vieux troupiers de flamands, Rutger bénéficie d’une deuxième, voire troisième carrière inespérée après quinze ans de nanars. Il tourne dans toutes les langues et tous les pays, et parfois, on aurait envie que les inédits qu’il enquille parviennent chez nous. Dernier exemple en date, ce Heineken Kidnapping, qui ne parle pas d’un cambriolage du rayon bière chez Carrefour, mais du véritable rapt de Heineken lui-même, patron brasseur incarné par notre androïde préféré. Une histoire vraie, donc, qui va partir forcément en vrille, vu que sinon, ils en auraient pas fait tout un film.


Vas-y, frotte !

Y a-t-il une entité supérieure sur cette bonne vieille Terre ? Aurait-elle percé mes pensées les plus inavouables ? Car oui, je dois le dire, j’ai toujours rêvé de voir un jour une comédie sur le curling, cet inénarrable sport de glace où de virils as du balai se disputent les faveurs d’une boule plate jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus de glisser. Un sport d’hommes, un vrai. Le bobsleigh avait son Rasta Rockett, le patinage ses Rois du Patin, le curling a maintenant le film qu’il mérite avec King of Curling, que l’on doit au Norvégien Ole Endresen. Et franchement, même à l’échelle d’un trailer, ce qui suit n’est que. Du Bonheur.

Raaah oui

Le début d’une mini-mode ? À peine sort-on de l’Etrange festival et de sa projection d’Endhiran (la critique arrive bientôt), le trailer d’un autre blockbuster indien farci d’effets spéciaux fait son apparition sur le Net. Bon, en étant honnêtes, ce n’est pas la première fois qu’on entend parler de Ra.One, qui s’était révélé brièvement via un premier teaser. Mais là, c’est de la version longue, de l’extended cut, avec plein de plans qui nous confirment que, tout comme Endhiran pompait allègrement (et avec amour) I, Robot ou Matrix, Ra.One lui se concentre plus précisément sur Iron Man, Spider-Man et même Tron l’héritage. Voilà, c’est avec la mégastar Shah Rukh Khan, qu’on avait vu dans le pas du tout égocentrique My name is Khan, et ça sort ce Diwali, une fête très importante où les Indiens se murgent pendant cinq jours, d’après ce que m’apprend Wikipedia.

Ça fait mal !!

Soyez ravis, vous allez être à la page : LE buzz du moment, qui fait pleurer de joie tous les action-maniaques en manque de douilles fumantes et de sueur qui perle, c’est la bande-annonce de l’Indonésien The Raid, qui n’est pas un remake de la purge de Djamel Bensalah. Ouf. À la place, c’est un mélange rageur et apparemment virtuose d’A toute épreuve, Assaut et Time & Tide, où une troupe d’élite investit une tour remplie de trafiquants de drogue surarmés. Subtilité, écarte-toi donc de mon chemin, car la guérilla est menée par Iko Uwais, révélation de Merantau (du même réalisateur, Gareth Evans) et as du silat, un art martial local. Le film fait pour l’instant le tour des plus grands festivals, donc il falloir se (sur)armer de patience.

Mets du sel

On ne le répétera jamais assez, mais Song Kang-Ho est aujourd’hui l’un des meilleurs acteurs au monde. Et lorsqu’on sait que ce garçon n’a fait aucune étude artistique avant d’entamer sa carrière théâtrale et cinématographique, on se dit que, oui, vraiment, le cours Florent ça sert vraiment à rien. Bref. Vu qu’il ne tourne pas en ce moment avec Park Chan-Wook ou Bong Joon-Ho, Song a décidé de faire Blue Salt, un film plus ouvertement commercial. Un thriller comme les Coréens savent si bien les faire, avec l’acteur de Thirst en parrain du crime en phase de reconversion qui rencontre une chouette cuisinière. Manque de bol (de riz. Ok, c’est nul, mais avouez, intérieurement, vous vous l’êtes faite à vous-même, cette blague, non ?), celle-ci est en fait un agent double qui a été engagé pour le tuer. D’où tension, amours contrariés et petits plats. Tiens, ça ferait un bon titre de film français, ça.