My trailer is rich, sixième ! Après quelques semaines d’absence, la rubrique des trailers qui font du bien aux zieux repart de plus belle, dans une période clé : celle des fêtes de Noël. Car qui dit vacances dit « monde dans les salles », et donc nouveaux trailers pour appâter le chaland en vue des grosses productions de 2012. C’est ainsi que le prologue du prochain Batman se retrouve projeté avant Mission : Impossible 4, ou que Men in Black 3 choisit de dévoiler enfin ses premières images après une pré-production et un tournage pour le moins houleux. La Toile bruisse donc de rumeurs, de posters exclusifs et autres teasers mystérieux, et il n’est pas dit que 2012 arrive sans que l’on ait par exemple pu voir le bout du nez d’un certain Bilbo. Conséquence de tout ce ramdam, ce nouvel épisode est plutôt versé dans l’anglo-saxon de préférence nord-américain à tendance science-fictionnelle avec la tête dans les étoiles, avec toutefois quelques expatriés cachés dans la masse. Hmmm… N’essayez pas de comprendre : regardez.

 Avec Jason, tu es safe

Mais comment fait-il ? C’est la simple et unique question qui se pose à la vision du nouveau nouveau (oui, j’ai bien écrit deux fois nouveau) prochain film de Jason « my name is bold » Statham. Ah, Jason : ses deux expressions (je souris/je suis pas content), sa légère tendance à l’exhibitionnisme martial, son délicieux accent cockney… On ne s’en lasse pas, lui et son agent non plus apparemment. Deux à trois films par an, et rarement pour des seconds rôles : rien qu’en 2011, on l’aura vu dans Killer Elite, Blitz et Le flingueur. En 2012, outre Expendables 2 et Parker (où il reprendra le rôle du célèbre personnages créé par Donald Westlake, que Lee Marvin personnifiait dans Point Blank), on le retrouvera dans ce Safe dans un rôle de mercenaire devant une jeune chinoise de méchants agents russes et chinois. Que d’originalité ! Reste le principal : le Stat’ et ses combats, que l’on vient voir comme on louait nos bons vieux Van Damme il y a maintenant vingt ans. C’est qu’on rajeunit pas, dites donc.

Y a-t-il un docteur pour sauver Mars ?

Quand le réalisateur de Wall-E s’attaque à un héros légendaire né de l’imagination du papa de Conan, avec la « rising star » de Friday night lights, on peut s’attendre à ce que la planète geek l’attende la bave aux lèvres ? Hé bien pas vraiment, en tout cas pas autant qu’on pouvait le penser. John Carter (of Mars, pour le titre complet, mais dans ce premier épisode, l’appellation n’est pas encore méritée) s’avance prudemment, et ce deuxième trailer épique éclaire un peu plus le projet casse-gueule d’Andrew Stanton, qui doit imposer un univers, un bestiaire et un héros qui n’ont rien de familier pour le grand public. Visuellement, on pense un peu à la prélogie de Star Wars, à Cowboys & Aliens, ainsi qu’à, hum, Prince of Persia, mais on espère que le résultat sera meilleur que ces tristes références.

 

J’ai bon ?

Quentin Dupieux aime bien les titres en un mot. C’est pas une analyse freudienne, mais une simple observation : Nonfilm (ok, là y a de la triche), Steak, Rubber. Mr Oizo aime ses titres comme sa musique : simples, mystérieux, iconoclastes. On a de la chance, les films eux-mêmes sont une pure illustration de cet art de la titraille, avec ce côté rafraîchissant et méchamment expérimental qui rend ce Wrong, prévu pour être découvert à Sundance, aussi attendu. Attention, trailer à fort risque addictif.

 

The Whedon Show

Pour un « petit » film d’horreur tourné rapidement, il se sera fait attendre, celui-là. Produit et co-écrit par Joss Whedon, et réalisé par l’un de ses poulains, Drew Goddard, Cabin in the woods est bouclé depuis bientôt deux ans, mais les gros soucis pécuniaires de la MGM ont condamné le film, tout comme le remake de L’aube rouge (également avec Chris « Thor » Hemsworth) a traîner pendant des mois sur les étagères. Après une première, et déjà ancienne, salve de posters cryptiques et ironique, le film émerge du néant avec une affiche « rubikscubienne » (woah) et ce trailer surprenant, qui annonce un détournement malin des codes du survival redneck, avec une option Philip K.Dick plutôt prometteuse. Un côté petit malin pas étonnant de la part du papa de Buffy.

 

Mon psy, mes pouvoirs et moi

On a de grandes chances de croiser aussi à Sundance ce petit film étrange et au postulat hilarant qu’est Alter Egos. Surfant sur le sous-genre décidément prolifique de la « comédie avec des super-héros un peu pathétiques », le film imagine un monde où avoir un super-pouvoir (aussi stupide qu’il soit) est tellement commun qu’on peut tout aussi bien terminer chômeur en costume. Ajoutons à cela une histoire d’amour contrariée (hey, après tout, c’est aussi et avant tout un film indépendant américain), un humour pince-sans-rire et quelques pincées de SFX pas dégueu, et on obtient une curiosité qui risque de faire parler d’elle – enfin, sans doute moins que le Cloverfield-like Chronicle.

 

Station spéciale

Bon alors là, attention, parce qu’on tient un winner. Pas seulement parce qu’il s’agit d’un film potentiellement très nawak mais fun made in Europa Corp (donc scénarisé par le Menahem Golan du XXIe siècle, j’ai nommé Luc Besson). Pas seulement parce qu’il réussit à imaginer une espèce de remake totalement non-autorisé de New York 1997 au pays de Fortress 2 (celui où Totof Lambert respire dans l’espace, rappelez-vous). Pas seulement, enfin, parce qu’il offre à Guy Pearce – oui, celui de Memento et LA Confidential, le même – l’occasion de se prendre pour Joe Hallenbeck dans Le dernier samaritain. Non, Lock Out est d’ores et déjà le winner toutes catégories du trailer indispensable pour son titrage français, qu’on imagine écrit sous le coup de puissants et nocifs psychotropes interdits en Hollande : chez nous, cette série B spatiale sera renommée, sur de grandes affiches 4×3… PIEGE EN HAUTES SPHERES. Voilà. Ça valait le coup de faire durer le suspense, non ? Vivement 2012.