Dans la droite lignée de Divergente et de Hunger Games, The Maze Runner est une dystopie. Ce type de récit, qui raconte la quête du bonheur de ses principaux protagonistes dans un univers alternatif, est au centre du premier tome d’une série littéraire de fantasy signée James Dashner (The Jimmy Fincher Saga, The 13th Reality). Le Labyrinthe, à ne pas confondre avec le film de 1986 avec David Bowie, surfe sur la tendance actuelle des films young adult, qui ne comblent pas toujours les attentes que leurs pitchs laisseraient présager. Contre toute attente, Le Labyrinthe se démarque par son intensité visuelle et son rythme, digne d’un pur film d’aventure. Wes Ball, auteur du très remarqué court-métrage d’animation Ruin, réalise ce premier volet, et ce n’est pas un hasard puisqu’il dispose de la double casquette d’artiste visuel et graphique. Ainsi, son film ne manquera pas de combler les appétits des amateurs d’images d’une qualité technique époustouflante, comme l’avait montré l’alléchante bande-annonce.

Un dédale majestueux, mais sanglant

Le Labyrinthe : une sortie étonnante

Thomas, incarné par Dylan O’Brien (rendu célèbre par son rôle dans la série Teen Wolf et aperçu dans L’Arène), est un jeune homme amnésique qui se retrouve piégé, en compagnie d’autres garçons, dans un labyrinthe immense. La nuit, les parois colossales de cette prison changent de place et des monstres féroces apparaissent. Pourquoi, comment ? La survie s’organise malgré tout autour d’un groupe d’ados, dirigé par Alby (Aml Ameen, Le Majordome) et Newt (Thomas Brodie-Sangster, Game of Trones). D’autres garçons participent, chacun à leur manière, à la coexistence du groupe dans ce milieu clos : Chuck (Blake Cooper), Gally (Will Poulter, Le Monde de Narnia, et bientôt Boy) et Minho (Ki Hong Lee, The Client List). Un casting presque dépourvu d’adultes, ou presque, si Patricia Clarkson (The East, Shutter Island) n’incarnait pas la boss de l’organisation secrète à l’origine de la détention des jeunes hommes. Kaya Scodelario (Southcliffe) apporte une seconde touche féminine dans un casting presque exclusivement masculin.

[quote_center] »Une qualité technique époustouflante, comme l’avait montré l’alléchante bande-annonce. »[/quote_center]

Qui n’aime pas les labyrinthes ? Le frisson procuré par la perte de repères dans un dédale végétal coloré attire petits et grands… à condition bien entendu d’en ressortir avant la nuit, surtout si cette nuit devait s’avérer la dernière. Pour créer cet univers de métal et de feuilles, Wes Ball s’est adjoint les services du chef décorateur Marc Fisichella (X-Men : Le Commencement) pour mettre au point un véritable labyrinthe, aux murs modulables à l’envie, bordé d’une forêt de Louisiane. Bien entendu, les parois ne pouvant dépasser quatre mètres de hauteur, pour un rendu final de trente mètres, un énorme travail de post-production s’est révélé nécessaire pour rendre son aspect crédible. Au final, il reste difficile ne pas avoir le souffle coupé par ces effets soigneusement dosés. Spectaculaire à plus d’un titre, le labyrinthe prouve à de multiples productions à plus gros budget (Le labyrinthe n’a coûté « que » 34 millions de dollars) que, placés entre de bonnes mains, les effets numériques peuvent paraître crédibles à plus d’un titre à l’écran.

L’aventure à l’intérieur

Le Labyrinthe : une sortie étonnante

Malgré tout son apport artistique, Wes Ball se plaît également à décrire des personnages attachants. Son aventure évoque gentiment les productions des années 80 et 90, comme les Goonies ou bien encore Explorers. Une ambiance « spielbergienne » et forcément un peu de Sa majesté les mouches plane sur le long-métrage, qui n’oublie pas de présenter en profondeur ses personnages : le jeune candide qui se révèle un élu, le chef charismatique et bon par nature, le copain maladroit mais fidèle, et l’éternel adversaire, toujours prêt à entrer en conflit. Cette atmosphère de camaraderie entre « louveteaux », qui ne manque pas d’attraits, est ponctuée en bonus par de petites touches d’humour efficace.

La Labyrinthe prend enfin le temps de présenter son environnement digne de La quatrième dimension et ses mystères avant de se lancer à pieds joints dans l’action. Épique, de bout en bout, le film fait l’apologie du sport et de l’ouverture aux autres. Malheureusement, comme souvent dans ce genre de saga à rallonge, son final bâclé vient ternir le tableau. Changeant brutalement de rythme, le film n’en finit pas de s’achever, dévoilant de nouvelles intrigues et de nouveaux enjeux clairement destinés à préparer la séquelle – déjà en pré-production suite au succès du film aux USA. Ce condensé brutal et sans transition d’informations, laisse un sentiment d’inachevé et impacte négativement l’ensemble du film.


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Troisurcinq
Le Labyrinthe (The Maze Runner)
De Wes Ball
2014 / États-Unis / 113 minutes
Avec Dylan O’Brien, Kaya Scodelario, Will Poulter
Sortie le 15 octobre 2014
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Crédits photos : © Twentieth Century Fox