Et voilà, ça y est : le rideau est tombé, très très tôt dans la matinée chez nous, sur les 86e Oscars, avec les triomphe conjoints de Gravity. Le film d’Alfonso Cuaron, qui partait favori notamment dans les catégories techniques, est reparti avec 7 statuettes, dont celle de meilleur réalisateur, meilleure musique originale, meilleurs effets spéciaux et meilleur montage. Ce succès de Gravity s’est fait notamment aux dépens des autres grands outsiders de la soirée, dont American Bluff, sans doute le film le plus faible de la sélection, qui repart bredouille malgré ses 10 nominations. L’excellent 12 years a slave gagne toutefois la récompense suprême, au bout du suspense, de meilleur film, le premier soit dit en passant pour une oeuvre d’un réalisateur noir. Le film cumule trois récompenses : l’excellente Lupita Nyong’o, pour son premier rôle au cinéma, remporte également l’Oscar du meilleur second rôle féminin, tandis que John Ridley remporte celui du meilleur scénario adapté.
Cuaron et McQueen ne sont bien sûr pas les seuls réalisateurs heureux de cette édition 2014 : Jean-Marc Vallée et son Dallas Buyers Club ont gagné trois Oscars, parmi les moins surprenants de la soirée. Comme attendu, donc, Jared Leto et Matthew McConaughey ont triomphé dans les catégories meilleurs acteurs, le film remportant aussi la statuette des meilleurs maquillages (d’autant plus impressionnants qu’ils ont réalisés avec un budget de… 250 dollars). De fait, le palmarès a rarement fait mentir les pronostics, chacun des favoris désignés, contrairement aux très surprenants Césars, ayant répondu aux attentes : Cate Blanchett (Blue Jasmine), Spike Jonze (Her), La reine des neiges (meilleure chanson et film d’animation), La grande bellezza (meilleur film étranger)… Plus surprenant, Gatsby le magnifique a raflé les statuettes des meilleures costumes et décors. Mais rien de scandaleux, toutefois, à l’image d’un palmarès assez consensuel (malgré le nombre de récompenses, Gravity aura avant tout été célébré pour sa perfection technique). Un petit cocorico toutefois : si le court-métrage Avant que de tout perdre a perdu, le court-métrage d’animation M. Hublot a lui créé une petite surprise (bah oui, il y en avait quand même). Et oui, tout comme Roger Deakings et Alexandre Desplat, Leonardo DiCaprio est une fois de plus reparti les mains vides. Courage, Léo. Don’t let go.
[quote_left] »Le palmarès a rarement fait mentir les pronostics, chacun des favoris désignés, contrairement aux très surprenants Césars, ayant répondu aux attentes. »[/quote_left]La cérémonie elle-même, présentée par Ellen DeGeneres, auteur d’un selfie génial qui a battu le record du nombre de retweets, et lancée par un Pharrell Williams en grande forme, aura été marquée par un nombre impressionnant de standing ovations (notamment pour Sidney Poitier, qui n’avait pas fait d’apparition publique depuis bien longtemps) et de moments émouvants, l’Académie ayant visiblement décidé de ne plus couper sauvagement par un lancement musical les discours des Oscarisés (enfin, sauf les techniciens, apparemment). Ce qui a entre autres permis à Alfonso Cuaron, Jared Leto, Cate Blanchett (qui a préféré parler de toutes ses concurrentes) et McConaughey (qui a conclu un speech surréaliste par un inévitable « Alright, alright, alright ») de marquer les esprits.
Crédits photo : AFP & Reuters (& Bradley Cooper)
Matthew McConaughey qui fait son speech, c’est presque autant la classe que Bill Murray qui parle d’Harold Ramis, c’est dire le niveau de classe !