Une saga, ça tient parfois à peu de choses. Regardez Star Wars : qui sait si un nouvel épisode aurait vu le jour si George Lucas avait décidé de ne pas vendre les droits de son empire intergalactique à l’ogre Disney ? La revanche des Sith serait sans doute resté le dernier long-métrage de la franchise à avoir les honneurs du grand écran, et l’univers étendu aurait continué de s’affranchir de sa nouvelle trilogie à travers de nouveaux livres, jeux de rôles ou jeux vidéo apportant leur propre pierre au mythe. Mais comme toujours, la firme aux grandes oreilles a décidé de frapper un grand coup, et de lancer (bien évidemment) une toute nouvelle trilogie, placée sous la responsabilité de Kathleen Kennedy, productrice de longue date… de Steven Spielberg. Et qui mieux pour prendre l’encombrante place du gourou barbu que JJ Abrams, leur auto-proclamé fils spirituel, qui s’était servi des Star Trek pour livrer les lettres de motivation les plus chères de l’histoire ?
[quote_center] »Comme un écho au double sabre laser de Darth Maul, un mystérieux personnage brandit un sabre… en forme d’épée médiévale ! »[/quote_center]
Quelques années plus tard, après des mois d’annonces plus ou moins officielles, de photos volées d’un tournage classé secret défense étalé entre Angleterre, Nouveau-Mexique, Abu Dhabi et Islande, de rumeurs de casting, de caméos et de storylines vite démenties, des tonnes de fan art et des annonces successives de spin-off en tous genres (Han Solo et Boba Feet devraient rapidement voler de leurs propres ailes, Marvel-style), nous y voilà. Star Wars Episode VII : the Force awakens débute sa campagne de fascination massive à l’occasion de Thanksgiving avec un teaser de 88 secondes exactement, monté bien évidemment au son de l’intemporelle musique de John Williams, de retour dix ans après aux baguettes.
De nouvelles troupes au rapport
Pour ceux qui sortiraient subitement d’un long exil forcé en Tanzanie, rappelons que The Force Awakens, dont le script est co-signé par Abrams et Lawrence Kasdan, le scénariste de L’Empire contre-attaque, se déroule trente années après la fin du Retour du Jedi, et ne prend pas en compte les dizaines de romans et de comics qui ont déjà imaginé la suite des aventures de Skywalker et Solo. À la plus grande joie des fans, la quasi-intégralité du casting original a été rappelée par Abrams, trente ans après, pour repartir à l’aventure : Mark Hamill, Harrison Ford et Luke Skywalker, mais derrière les costumes iconiques, Peter Mayhew (Chewbacca), Anthony Daniels (C-3PO) et Kenny Baker (R2-D2) ont également déserté pour un temps les conventions Star Wars et repris leurs rôles d’origine.
Les « aînés » cohabitent pour The Force Awakens avec un casting assez orienté ado, mais néanmoins de haut vol : Oscar Isaac, John Boyega (Attack the Block), Domhnall Gleeson (Harry Potter et bientôt Invincible), Lupita Nyong’o (dans son deuxième rôle seulement après 12 years a slave), Adam Driver (Inside Llewyn Davis, Girls), Gwendoline Christie (Game of Thrones) et la débutante Daisy Ridley constituent la nouvelle garde de l’univers Star Wars. Chose incroyable, le secret entourant leurs personnages a réussi à être gardé tout au long de la production du film, entouré d’un secret et de spéculations frisant la folie pure.
« There’s been an awakening… Have you felt it ? »
Qu’apprend-t-on donc dans ce teaser aussi bref qu’elliptique ? Pour l’instant, pas grand-chose puisque à ce stade, tout à ce qui a trait aux nouveaux personnages ou à l’intrigue principale de The Force Awakens tient de la pure spéculation. Les premières images font le job en tout cas : elles permettent d’admirer une petite partie du casting rassemblé par Abrams en « action », dont John Boyega en Stormtrooper paniqué, de repartir sur la familière planète de Tattooine, et surtout, de confirmer le retour à l’écran des vaisseaux les plus iconiques de la franchise, le X-Wing et le Faucon Millenium (ainsi qu’un Land Speeder ressemblant étrangement à une version king size du pistolet de Dredd). Comme un écho au double sabre laser de Darth Maul, un mystérieux personnage brandit un sabre… en forme d’épée médiévale ! Et si vous vous dites que c’est trop peu, rappelez-vous qu’il s’agit encore, malgré tout, d’un film en post-production, avec des milliers de SFX à finaliser, et que le rouleau compresseur médiatique aura tout le temps de s’emballer l’année prochaine.
En attendant que la saga se réveille pour de bon (car oui, la perspective de revoir des personnages adorés de tous est bien plus excitante que celle d’assister à la naissance de Darth Vader ou, hum, au renversement du Sénat intergalactique), profitez de ces 88 secondes et de ces quelques plans virevoltants : le film est prévu pour l’heure pour un avenir très lointain, avec une sortie mondiale annoncée le 18 décembre 2015.
La bande-annonce
MAJ : Teaser #2 en VOST
Le jeudi 16 avril, Star Wars a à nouveau cassé l’Internet. Moins de teasing, plus de concret : le nouveau teaser du Réveil de la Force a réussi à dévoiler de nouveaux éléments de l’intrigue (les Stormtroopers réunis sous une nouvelle bannière, le fameux Inquisiteur Sith s’en prend au Faucon Millenium, le nouveau trio de héros s’assemble autour d’une quête concernant Luke Skywalker), tout en laissant passer quelques renversants plans estampillés fan service. Mais quel fan service ! Réentendre la voix de Mark Hamill et le revoir avec son fidèle R2D2, recroiser pour de bon des croiseurs impériaux et leur Tie Fighters, et surtout… CE plan, avec Harrison Ford et Peter Mayhew, et CETTE réplique : « Chewie, we’re home« . Même l’arbalète de Chewbacca est la même qu’il y a trente ans !
À ce moment-là, de nombreux hommes entrés depuis longtemps dans l’âge adulte ont sans doute écrasé une larme, puis deux. La Force est définitivement réveillée.
MAJ : Trailer final
Mardi 20 octobre. Alors qu’à moins de 60 jours de la sortie du film, les tickets sont déjà en vente (!), le Réveil de la Force dévoile pour de bon son intrigue dans un troisième trailer jouant certes toujours sur la fibre nostalgique du public (c’est la première apparition d’une Léia vieillissante, il est fait référence au passé de Darth Vader, une bataille semble se dérouler sur la planète Hoth, et bien sûr, Han Solo apparaît pour parler des Jedi), mais réussissant à installer aussi ses nouveaux personnages. Le trio Boyega – Ridley – Isaac est véritablement au coeur du scénario, tout comme le grand méchant joué par Adam Driver, que JJ Abrams semble vouloir installer comme un nouveau Vader en terme d’iconisation. Les thèmes réorchestrés de John Williams donnent quant à eux le frisson, et si le tout a un parfum familier (tout comme les Star Trek d’Abrams, ou le Superman Returns de Singer, l’Episode VII s’annonce comme un film déférent à l’univers canonique des Star Wars plutôt que foncièrement révolutionnaire), l’excitation vient, si cela était encore possible, de monter de quelques crans. Rendez-vous le 16 décembre dans les salles – si vous arrivez à avoir une place !