Avec 40 éditions désormais sous le coude, il va de soi que Deauville est une machine qui ronronne efficacement. La formule que reprend cette 41e édition est rôdée, entre avant-premières étincelantes, compétition dédiée aux découvertes et aux jeunes auteurs du cinéma indépendant, et section documentaires solide même si honnêtement un peu squelettique. La caractéristique principale du programme dévoilé ce lundi 24 août par les organisateurs du Festival du Cinéma américain, c’est son avalanche joliment absurde d’hommages en tous genres, qui garantit au moins une belle quinzaine aux chasseurs d’orthographe qui se presseront dans la cité balnéaire.

Grand écart artistique

Deauville 2015 : pluie de stars et d’avant-premières

C’est qu’il en faut beaucoup pour concurrencer le glamour des concurrents canadiens (Toronto) et italiens (Venise) du festival, qui n’ont eux aucun mal à attirer le gotha de Hollywood. Les tapis rouges annoncés par Deauville sont donc d’autant plus méritoires et aguicheurs : la légende vivante qu’est devenue Ian McKellen sera sur les planches pour présenter notamment son Mr Holmes et parler de son impressionnante carrière. Plus jeune, sauf si l’on compte en années elfiques, Orlando Bloom aura également droit à un hommage, tout comme ses collègues comédiens Keanu Reeves (venu faire la promotion de Knock Knock) et l’excellente Patricia Clarkson (qui vient elle pour October Gale). Robert Pattinson, à l’affiche bientôt de Life, et la mimi Elizabeth Olsen (Godzilla) auront eux droit au « Nouvel Hollywood Award », remis sur des critères qui nous échappent sûrement. Lawrence Bender (Pulp Fiction) représentera lui le monde des producteurs.

[quote_center] »Green Inferno d’Eli Roth risque de laisser de grosses tâches rouges sur les écrans du CID. »[/quote_center]

Côté réalisateurs, c’est le grand écart : rien à dire sur une petite rétrospective Orson Welles, et surtout pas sur un hommage à Terrence Malick, dont les films deviennent peut-être irritants, mais qui font toujours l’événement. Son insaisissable Knight of Cups sera enfin dévoilé au public, avant une sortie française calée au 25 novembre. Assurément, la projection qui sera la plus courue à Deauville cette année. On n’en dira sans doute pas autant de celles des films de Michael Bay, à qui le festival va offrir a priori une masterclass. Choix étrange, vu que son 13 Hours (qui s’annonce comme une sorte de Chute du Faucon noir en moins subtil) n’est pas prévu avant 2016, et surtout que le précédent invité de ce type était John McTiernan ! Mais avec un peu de chance, il sera aussi bref et éloquent que lors de son « inoubliable » passage au CES 2014.

De Sundance à Hollywood

Deauville 2015 : pluie de stars et d’avant-premières

Quid des films à proprement parler ? De manière étonnante, les films de la galaxie Sundance ne dominent pas autant la compétition que prévu, même si certains chouchous du festival américain comme Dope ou Tangerine figurent bien au menu. Parmi les titres à surveiller, le prometteur 99 homes avec Michael Shannon (lui aussi annoncé à Deauville), la série B Cop Car, ainsi que les drames Krisha et Les chansons que mes frères m’ont apprises figurent en haut de la liste.

Du côté des « Premières », les choses sont plus simples. Il s’agit en gros d’une grande preview du dernier trimestre US, du spectaculaire Everest en ouverture  aux comédies Crazy Amy et Jamais entre amis. Quelques curiosités comme James White, lui aussi révélé à Sundance, se glissent dans le lot, ainsi qu’un invité inattendu : le Green Inferno d’Eli Roth, qui risque de laisser de grosses tâches rouges sur les écrans du CID. On signalera enfin du côté des documentaires la prépondérance donnée aux biopics de cinéastes et stars de cinéma, de Steve McQueen à Altman en passant par Hitchcock / Truffaut. Une exception, appréciable : la présence du très attendu The Wolfpack, consacré à l’improbable histoire vraie de sept frères et sœurs ayant découvert le monde dans leur appartement new-yorkais, après avoir été « enfermés » et éduqués pendant 15 ans par leurs parents et la télé. Incontournable, tout comme l’est l’événement normand, pour ceux qui auront la chance de s’y rendre du 4 au 13 septembre !


Sélection 2015

Film d’ouverture

[icon_check] Everest de Baltasar Kormakur

Film de clôture

[icon_check] Sicario de Denis Villeneuve

Compétition

[icon_check] 99 homes de Ramin Bahrani

[icon_check] Babysitter de Morgan Krantz

[icon_check] Cop Car de Jon Watts

[icon_check] Days out of Days de Zoe Cassavettes

[icon_check] Dixieland de Hank Bedford

[icon_check] Dope de Rick Famuyiwa

[icon_check] Emelie de Michael Thelin

[icon_check] Green Room de Jeremy Saulnier

[icon_check] I smile back d’Adam Salky

[icon_check] Krisha de Trey E. Shults

[icon_check] Les chansons que mes frères m’ont apprises de Chloé Zhao

[icon_check] Madame Bovary de Sophie Barthes

[icon_check] Tangerine de Sean Baker

Premières

[icon_check] Agents très spéciaux – Man from UNCLE de Guy Ritchie

[icon_check] Crazy Amy de Judd Apatow

[icon_check] Danny Collins de Dan Fogelman

[icon_check] Experimenter de Michael Almereyda

[icon_check] Jamais entre amis de Leslye Headland

[icon_check] James White de Josh Mond

[icon_check] Knight of Cups de Terrence Malick

[icon_check] Knock Knock d’Eli Roth

[icon_check] Le prodige d’Edward Zwick

[icon_check] Life d’Anton Corbjin

[icon_check] Mr Holmes de Bill Condon

[icon_check] October Gale de Ruba Nadda

[icon_check] Ruth and Alex de Richard Loncraine

[icon_check] The Green Inferno d’Eli Roth

Hommages

[icon_check] Orson Welles

[icon_check] Terrence Malick

[icon_check] Patricia Clarkson

[icon_check] Orlando Bloom

[icon_check] Keanu Reeves

[icon_check] Ian McKellen

[icon_check] Michael Bay

[icon_check] Lawrence Bender

[icon_check] Nouvel Hollywood : Elizabeth Olsen

[icon_check] Nouvel Hollywood : Robert Pattinson

Les docs de l’Oncle Sam

[icon_check] Altman

[icon_check] Hitchcock / Truffaut

[icon_check] Janis

[icon_check] Steve McQueen : the man & le Mans

[icon_check] The Wolfpack

[icon_check] This is Orson Welles

Deauville saison 6

[icon_check] Bosch