Dixième édition déjà, pour un festival qui gagne à être connu. Organisé chaque année en région parisienne, mais aussi dans différentes régions en France (on va y revenir), Kinotayo est une manifestation entièrement dédiée à l’actualité du cinéma japonais contemporain. Tout comme le FFCP pour la Corée du Sud, il s’agit donc ici de mettre en avant une cinématographie quelque peu délaissée par les distributeurs en dehors des grands noms locaux. Et encore, même les derniers opus de Takeshi Kitano ou du turbulent Takashi Miike ont du mal à trouver le chemin de la France…
Avant-premières, grands auteurs… et plaisirs culinaires
Des grands noms, il y en aura toutefois du 24 novembre au 4 décembre, au Gaumont Opéra et à la Maison de la culture du Japon à Paris. En guise d’ouverture, Kinotayo proposera en effet rien moins que l’avant-première du Garçon et la Bête, alias The Boy and the Beast, le nouveau film d’animation de Mamoru Hosoda (Les Enfants Loups) qui rencontre actuellement un grand succès dans son pays. L’édition 2015 du PIFFF aura la primeur du film quelques jours plus tôt, mais cette projection-là vaudra assurément le détour. L’ambiance sera totalement différente lors de la clôture, avec la présentation, quelques mois avant sa sortie française, du dernier film de Naomi Kawase, An. La réalisatrice de Still the Water, habituée du Festival de Cannes, a concocté cette fois un film chaleureux et culinaire, qui a donné des idées aux programmateurs de Kinotayo. L’une des thématiques de cette édition sera en effet… la cuisine, avec deux autres films (Midnight Diner, et le classique Tampopo) tournant autour du « Washoku », en gros la cuisine traditionnelle nippone.
[quote_left] »L’une des thématiques sera… la cuisine avec un focus sur le « Washoku ». »[/quote_left] En parallèle à ces soirées de gala, Kinotayo possède une section compétition traversant tous les genres, du drame fantastique comme Haman (premier long d’un collaborateur de Takashi Miike) à la comédie musicale (La la la at rock bottom) en passant par le documentaire (We shall overcome) ou la fresque historique (Kakekomi). La compétition donnera aussi l’occasion à ceux qui ont manqué le TAG de Sono Sion à l’Étrange Festival, de le rattraper en salles ! Enfin, l’événement de cette section sera sans aucun doute la présentation de Fires on the plain, dernier film en date de Shinya Tsukamoto, réalisateur des Tetsuo, de Tokyo Fist ou encore des Nightmare Detective. Ce remake d’un classique du film de guerre se voit précédé d’échos dithyrambiques, qui pourront être vérifiés… en compagnie du cinéaste, invité du festival.
Un festival nomade
En marge de ces gros morceaux, Kinotayo proposera quelques autres joyeusetés en séances spéciales : le chef d’œuvre Ran d’Akira Kurosawa (suivi de l’inusable documentaire AK de Chris Marker), le bijou rugueux de Kinji Fukasaku, Combat sans code d’honneur, l’une des grandes références de Quentin Tarantino, et enfin un autre film de Sono Sion… qui s’avère être Tokyo Tribe ! Ce sera la dernière chance de voir cet Ovni musical hors-norme sur un grand écran, avant sa sortie en vidéo chez Wild Side en décembre.
Un mot enfin sur le caractère « nomade » revendiqué de Kinotayo, qui confère au festival une dimension unique qui pourrait faire école. En effet, les projections des films ne se limitent pas pour une fois à la capitale. Le festival fait également « tourner » sa sélection dans le Val d’Oise (Enghien-les-Bains, Roissy-en-France), et jusqu’en février aux quatre coins du pays : Cannes, Marly, Pau, Strasbourg, Le Cannet et Saint-Malo pourront eux aussi se mettre à l’heure japonaise. Une initiative qui confère encore plus d’attractivité à cette riche manifestation. Pour plus d’infos sur les horaires, les films et les lieux, n’hésitez pas à suivre le site www.kinotayo.fr.