La sortie, à nouveau en 3D et en HFR, du deuxième opus de la trilogie Le Hobbit : la désolation de Smaug, paraît encore lointaine. Warner Bros n’a pourtant pas traîné pour faire démarrer, bien avant le 11 décembre, le buzz autour de ce deuxième épisode, d’abord en révélant une première et sublime affiche, puis en lâchant, à temps pour accompagner la sortie de Man of Steel dans les salles US, un premier teaser/trailer (on ne sait plus trop à force) aussi coloré que spectaculaire, même si certains effets spéciaux – notamment les doublures numériques des elfes – semblent encore perfectibles. [quote_left] »La désolation de Smaug risque d’être bien plus épique qu’Un voyage inattendu, qui traînait en longueur. »[/quote_left]Entre deux travellings panoramiques virtuels époustouflants, ces deux minutes de métrage donnent un rapide aperçu des nouveaux personnages rencontrés par Bilbo et sa compagnie de nains, et, en toute logique vu le titre du film, introduisent le dragon vedette de la saga, qui parlera avec la voix de Benedict Cumberbatch (Star Trek into darkness).

Le retour de Legolas

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En décidant de transformer les deux films initialement envisagés en trilogie, et en espaçant la sortie entre les trois longs-métrages d’un an (la conclusion de l’histoire, There and back again, sera sur les écrans en décembre 2014), Peter Jackson pousse logiquement les spectateurs à comparer ces nouveaux films avec la trilogie bien-aimé du Seigneur des Anneaux. De la même manière que Le Hobbit : un voyage inattendu pâtissait d’une structure narrative calquée de manière transparente sur La communauté de l’anneau, la tentation est grande d’anticiper dans La désolation de Smaug un décalque des Deux Tours, ce que certains éléments de l’histoire, comme l’introduction des personnages humains de Bourg-du-Lac, laissent penser. Et encore, on ne parle pas du fait que cette trilogie-là se terminera aussi sur une énorme bataille, celle des Cinq Armées, en tournage actuellement en Nouvelle-Zélande.

 

Plus problématique, en tout cas pour les fans hardcore de Tolkien, Jackson et ses deux fidèles scénaristes Philippa Boyens et Fran Walsh ont à nouveau dû « muscler » le matériau original pour justifier la durée extensive du film. Bien sûr, les grands moments du roman (la rencontre entre Smaug et Bilbo, l’évasion des nains dans les tonneaux, la traversée arachnéenne de la forêt de Mirkwood, l’arrivée de l’homme-ours Béorn) seront présents et figurent d’ailleurs subrepticement dans le trailer. Mais à côté de cela, les auteurs ont aussi décidé de rappeler, comme ils l’ont fait avec Galadriel et Frodon dans l’épisode précédent, des personnages de « l’autre » trilogie absents du livre. En particulier Legolas, toujours incarné par Orlando Bloom, et qui n’a pas eu besoin d’être rajeuni artificiellement puisqu’il s’agit d’un elfe plusieurs fois centenaire. L’intrépide surfeur blond semble prendre une part active à l’épopée, accompagné en sus d’un personnage totalement inventé pour l’occasion, Tauriel, elfe sylvain joué par Evangeline Lilly (Lost) d’ores et déjà moquée sur Internet pour son costume à mi-chemin entre Robin des bois et Link (honnêtement, la volonté du duo Walsh / Boyens de féminiser la saga est assez bienvenue vu l’overdose de barbes observée dans le premier épisode). Plus intrigante, la sous-intrigue consacrée à la confrontation entre Gandalf et le Nécromancien, inspirée des appendices du Seigneur des Anneaux, devrait prendre un tour plus révélateur dans cet épisode.

Enter the dragon

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De manière générale, La désolation de Smaug risque d’être bien plus épique encore (le mot est lâché) qu’Un voyage inattendu, qui traînait tout de même gentiment en longueur. Déjà parce que le nombre de protagonistes s’étend sensiblement dans cette partie de l’aventure – entre les elfes particulièrement véloces de Mirkwood, le féroce Béorn, et Bard l’archer, incarné par Luke Evans, il y a de quoi faire – mais aussi parce que la figure la plus fascinante du roman, celle qui faisait sauter Guillermo del Toro de joie lorsqu’il travaillait encore sur le projet, va enfin entrer en scène. Smaug, le dragon parlant veillant jalousement sur le trésor de la Montagne Solitaire, devra allier à l’écran stature impressionnante et personnalité aussi dangereuse qu’intelligente. Alors qu’on ne voyait que son œil dans le premier film, Jackson choisit de nous révéler sa tête dans le trailer, le temps d’un zoom latéral arrière jouant majestueusement sur la différence d’échelle avec Bilbo, et que n’aurait pas renié le Spielberg de Jurassic Park. Le design est classique, mais efficace, mais le cruel volatile n’a pas encore le droit de parler. Patience, patience : il reste encore six mois à attendre…