Qui n’aime pas les araignées au cinéma ? Personne, c’est sûr. Dans la vie, c’est sans doute une autre paire de manches – enfin, ça dépend de sa taille, on est pas des femmelettes non plus, hein ? – mais à l’écran, difficile de réprimer un petit sourire d’ado rebelle à l’idée de découvrir un film d’araignées géantes. Nos amis à huit pattes ont un capital frissons indéniable : il suffit de revoir les séries B des fifties comme Tarantula ou Des monstres attaquent la ville, ou des perles un peu tombées dans l’oubli comme L’horrible invasion, Arachnophobie ou plus récemment (enfin, récemment… on vous parle d’un temps où Scarlet Johnansson était tout juste majeure) Arac Attack, pour comprendre qu’un déferlement de pattes velues de toutes tailles dévastant une ville et ses habitants impuissants a quelque chose d’étrangement attirant, la morphologie des bestioles exprimant mieux que n’importe quel monstre imaginaire le frisson d’horreur qui peut nous saisir l’échine. Repensez juste à l’apparition de Shelob dans Le retour du roi, ou à la scène repoussante de King Kong (oui, Peter Jackson a un vrai problème avec les araignées). Brrr, hein ?

Baaah ! Les pattes !

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[quote_right] »Repensez juste à l’apparition de Shelob dans Le retour du roi, ou à la scène repoussante de King Kong. Brrr, hein ? »[/quote_right]Certains producteurs ont bien compris que le monde manquait de films d’araignées géantes (et aussi de Spider-Man. Mais c’est une autre histoire). C’est pourquoi nous en aurons non pas un, mais deux en 2013, ce qui représente presque trop de bonheur pour une seule planète. Celui qui fait l’actualité cette semaine, c’est le superbement titré Big ass spider ! (« une putain de grosse araignée ! » pour les allergiques à la langue de Shakespeare), qui sera bientôt présenté en séance de minuit au SXSW Festival d’Austin. L’histoire, on la connaît : une araignée irradiée se met à grossir au point d’être aussi haute qu’un immeuble, et se dit que pour la peine, ça serait bien d’envahir Los Angeles. Un héros improbable (un exterminateur d’insectes joué par… Greg Grunberg de Heroes !) est le seul à pouvoir l’arrêter. Big ass spider !, réalisé on l’imagine pour une bouchée de pain (vive le numérique !) permet de voir revenir sur le devant de la scène le sympathique tâcheron Mike Mendez, qui était devenu vaguement culte avec sa série  Z Le Couvent. Très orienté second degré (on y croise Lloyd « Trauma » Kaufman en train de se faire boulotter par le monstre), Big ass spider ! s’annonce aussi très rythmé et divertissant, avec notamment une attaque de gratte-ciel que King Kong aurait approuvée.

Tout aussi roboratif, Spiders 3D de Tibor Takacs (réalisateur il y a looongtemps d’un Darkside qui avait été grand prix du festival d’Avoriaz) n’a sans doute pas eu beaucoup plus de budget pour ses effets spéciaux, qui varient entre le honteux et le plutôt convaincant. L’histoire est pratiquement la même, à ceci près que les araignées géantes mutent ici à cause… d’une station spatiale tombée sur Terre ! Changement de paysage aussi puisque Spiders 3D choisit New York au lieu de la Californie comme terrain de jeu. Pour le reste, du casting (Patrick Muldoon, qui avait déjà eu quelques problèmes avec les arachnides dans Starship Troopers) à la production (les spécialistes du nanar fortuné Nu Image sont aux commandes), on reste ici aussi dans le bis sans prétention ni originalité… Mais en 3D, et avec tout plein d’araignées de toutes les tailles en plein remake de Cloverfield. Si vous êtes impatient de vous payer une toile, détendez-vous : Spiders 3D sortira dès le mois d’avril en Blu-ray et DVD.