C’est aujourd’hui, mardi 29 mars, que débutera la 34e édition du Festival du film fantastique de Bruxelles. Le BIFFF 2016, en somme, que nos lecteurs fidèles connaissent bien, mais qui prend une dimension particulière cette année. Se déroulant en effet depuis plusieurs années au Palais des Beaux-Arts (qui a lui aussi son petit nom dédié, le « Bozar »), la manifestation a vu un temps son avenir mis en suspens, suite aux dramatiques attentats qui ont frappé la capitale belge. Décision a été prise de poursuivre tout de même la fête, qui durera cette année jusqu’au 10 avril.

Nous avons déjà passé en revue dans un premier article les qualités et la richesse de cette programmation pantagruélique, qui s’ouvre avec le très foufou Orgueil et préjugés et zombies. Alors que le Bozar ouvre ses portes à des hordes de spectateurs, voici une sélection, forcément subjective et incomplète, de quelques-unes des bandes-annonces les plus étonnantes de films programmés au BIFFF. Certains auraient pu y figurer d’office (Yakuza Apocalypse, Bahubaali, TAG, Deathgasm ou Mi Gran Noche), mais ces  titres sont déjà bien connus de nos services. Place à l’inconnu, au WTF et à l’incroyable : place aux images !


Attack of the Lederhosen Zombies

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Pas de surprise : impossible de parler bien longtemps du BIFFF sans amener sur le tapis rougeâtre une bande de zombies énervés ! La tradition est respectée en 2016, puisque les morts-vivants occuperont l’écran à de nombreuses reprises, du film d’animation Seoul Station au scandinave et flippant What we become. Rien de bien sérieux en comparaison dans Attack of the Lederhosen zombies, qui avec un nom pareil, se déroule bien entendu en Autriche. Si vous vous souvenez de cette pochade horrifique et nordique qu’était Dead Snow, vous êtes déjà en territoire conquis : ce film de débrouillards a juste remplacé les zombies nazis par une nuée de chevreuils et écureuils morts-vivants ! Contaminés en pleine montagne, les gentils animaux s’attaquent à toute une station de sports d’hiver, peuplée notamment de snowboarders et villageois bien pintés… Humour de pochetron, surréalisme gore, ambiance dépaysante : tous les ingrédients sont là pour une projection d’anthologie !

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Queen of Spades

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Ce qui est sans doute le plus fou dans Queen of Spades : the dark rite (son blaze complet), c’est qu’il nous vient de Russie. Car à voir ce mélange costaud entre Oculus (The Mirror), Candyman et L’Exorciste, on jurerait qu’il s’agit d’une nouvelle production made in Blumhouse, options HLM des pays de l’Est et triste béton. Que nenni, donc ! Dans ce film de flippe plutôt prometteur, quelques jeunes inconscients jouent à se faire peur en convoquant l’esprit d’une légende urbaine, la Reine de Pique, en griffonnant et en prononçant son nom devant un miroir. Manque de bol, comme chez Bernard Rose, il y a quelqu’un au bout de la ligne, et pas mal de morts violentes à prévoir dans les couloirs de l’immeuble. Shooté pour un million de dollars (il semble en avoir coûté dix fois plus) par une équipe rôdée au genre, Queen of Spades paraît avoir assez d’idées fortes et d’ambiance infernale pour initier toute une franchise à son nom. Demandez conseil à tonton Jason !

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Spy time

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Alors, cette fois, ce n’est pas d’un film d’espionnage américain qu’il s’agit (et heureusement, vu l’affluence incroyable de titres du genre rien que l’année dernière), mais d’une production espagnole. Et ça change tout ! Spy Time, ou Anacleto en version ibérique, est une comédie qui pastiche les codes sans pour autant ménager la ménagère avec du PG-13 inoffensif. En d’autres termes, ça flingue beaucoup et ça charcute quand même pas mal, dans cette aventure délirante où un papa grisonnant menant une double vie d’espion d’élite et de paisible fermier, doit révéler sa vraie nature à son fils patachon et en mal de modèle familial. « Mon papa est un espion », pourrait donc être le sous-titre de ce film pas révolutionnaire pour un sou, mais apparemment bourré de gags absurdes, d’une classe folle et d’une bonne humeur communicative. Bon, et puis ne nous voilons pas la fa(r)ce : il s’agit surtout du nouveau film de Javier Luis Caldera, réalisateur espagnol de l’excellentissime Ghost Graduation, comédie fantomatique primée au BIFFF et expédiée depuis dans les profondeurs des programmes de chaînes câblées, sans même une sortie officielle.

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Chronicles of the Ghostly Tribe

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Des aventures farcies de CGI et de monstres titanesques, la Chine semble en produire à la pelle ces dernières années, avec plus ou moins de bonheur. Cela a marché notamment pour Monster Hunt, qui sera projeté au BIFFF et dont nous parlions dans notre dernier édito. Cela a marché aussi pour Chronicles of the Ghostly Tribe (3D !), sorti là-bas en septembre dernier, et qui rivalise avec lui en terme d’imagerie fantasy et de dépaysement maximal. Cette grosse production mêle sans se poser de questions des univers inspirés de Jules Verne (Voyage au centre de la Terre en particulier), des ambiances à la Tomb Raider / Indiana Jones, des monstres dignes de Godzilla une imagerie super-héroïque, pour un résultat qui mériterait d’être vu sur grand écran, si les distributeurs y étaient sensibles ! Plus fort encore, Chronicles of the Ghostly Tribe est le dernier film en date de Lu Chuan, réalisateur de ce chef d’œuvre éprouvant et en noir et blanc qu’était City of Life & Death, et du drame en costumes imposant The Last Supper. Soit un virage stylistique à 180 degrés, qui nous rend encore plus curieux…

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Assassination Classroom

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Pour finir, et parce que le pays est représenté comme d’habitude en force, petit détour par le Japon pour une adaptation, une de plus, d’un manga à succès complètement cintré. Après I am a hero (lui aussi au BIFFF), les Kenshin, les Death Note et autres Attaques de Titans, voici venir Assassination Classroom, inspiré de la franchise de Yusei Matsui. Le pitch ? Une sorte de Battle Royale bizarre où le seul ennemi à abattre est un poulpe extraterrestre à tête de smiley, qui propose à la Terre de lui envoyer une classe de cancres ayant pour unique but de l’occire avant trois mois. Sanction en cas d’échec ? La destruction de la Terre, voyons ! Adolescents surarmés, blagues d’obsédé, rythme frénétique et épanchements visuels d’un autre monde : pas de doute, nous sommes bien au pays du Soleil Levant, là où l’absurde est un mot intraduisible, et où les idées folles sont aussi recherchées que l’or Inca. Pour ne rien gâcher, une suite a été lancée dans la foulée du succès de ce premier opus, et elle figure aussi au programme du BIFFF 2016. Quand on vous dit qu’ils aiment le Japon…

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