C’est qu’elle se serait presque faite attendre, cette sélection 2014 du désormais bien établi Paris International Fantastic Film Festival (ou PIFFF, si on veut se ménager les doigts). Toujours installé au Gaumont Opéra au cœur de la capitale, la manifestation dédiée au cinéma de genre, parrainée depuis ses débuts par le magazine Mad Movies, revient pour sa 4e édition du 18 au 23 novembre, avec plus d’une vingtaine de films dont bon nombre sont présentés en exclusivité française. Objectif, résumé de manière poétique : « une propulsion immédiate vers des destinations singulières où le vagabondage spirituel est plus que jamais nécessaire ». En gros, l’inverse d’une soirée cinéma avec Christian Clavier.

C’est un vieux refrain, qui revient chaque année : tout comme les manifestations similaires qui se déroulent ailleurs en France (qu’elles soient dédiées à un genre ou à une cinématographie peu appréciée des distributeurs et exploitants de salles), le PIFFF garde sa vocation intacte en proposant des titres condamnés le plus souvent à une exploitation en vidéo, en VOD, ou même aux tréfonds de la programmation d’une chaine câblée spécialisée. Un manque d’audace qui permet en parallèle au « marché » du piratage de prospérer, certains films oubliés se retrouvant disponibles sur le Net bien avant une possible sortie physique…

OVNIs et bizarreries

PIFFF 2014 : le programme complet !

Comme chaque année, le PIFFF proposera cette année une sélection de films venus du monde entier. Dernier opus en date d’un cinéaste nippon culte, R100 de Hitoshi Matsumoto (l’incroyable Symbol) et The duke of Burgundy de Peter Strickland (Berberian Sound Studio) procureront aux spectateurs leur quota de bizarrerie annuelle. Présent l’an dernier pour ses Sorcières de Zugarramurdi, Alex de la Iglesia figurera au menu cette année en tant que producteur pour le huis-clos sous haute tension Shrew’s Nest, alias Musaranas.

Plus obscurs, Justin Benson et Aaron Moorhead (Resolution) présenteront leur intrigant Spring, dont les premières images promettent une romance pour le moins animale. Le film commence à faire parler de lui, sans doute pas autant que le néo-zélandais Housebound, ghost story primée dans de nombreux festivals dont Neuchâtel et Strasbourg. Déjà chroniqués dans nos pages, le surprenant Time Lapse, l’incroyable Night Call et l’Alléluia de Fabrice du Welz seront aussi soumis au vote du public, qui devra, en plus du partenaire Ciné+, décerner un prix.

Les habitués du genre

PIFFF 2014 : le programme complet !

Moments de gala, les soirées d’ouverture et de clôture seront forcément suivies par les connaisseurs. Deux grands habitués sont au rendez-vous avec tout d’abord Takashi Miike, qui n’en finit pas d’enchaîner les tournages et livre cette fois The Mole Song, OVNI musical et cousin lointain du Tokyo Tribe de Sono Sion. Kevin Smith sera à l’honneur pour la clôture du festival avec son second film d’horreur d’affilée, Tusk, présenté récemment aux Utopiales, qui permettra de retrouver son nouvel acteur fétiche, Michael Parks (Red State), dans un nouveau rôle de dérangé du bulbe s’attaquant au pauvre Justin Long.

Fidèle à son crédo cinéphile, le Pifff consacrera enfin une bonne partie de sa programmation à la mise en avant de classiques du cinéma fantastique, projetés autant que possible dans des versions optimales. Quatre classiques américains figureront au programme de la « Nuit extraterrestre », du Invasion Los Angeles de Carpenter au traumatisant (si vous l’avez vu enfant en tout cas !) remake du Blob. Plus événementielle, la projection de Wake in Fright permettra, avant sa ressortie officielle en salles, de mesurer à quel point ce bijou australien méconnu de Ted Kotcheff (Rambo) a influencé le genre du survival. Et si vous n’en avez pas assez, il vous restera toujours des dizaines de courts-métrages à vous mettre sous la dent !

Retrouvez ci-dessous l’intégralité du programme de cette 4e édition, ainsi que plusieurs trailers des films sélectionnés. Plus d’infos : www.pifff.fr

Programme

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Ouverture

[icon_check] The Mole Song : undercover agent Reiji de Takashi Miike

Clôture

[icon_check] Tusk de Kevin Smith

Compétition

[icon_check] Alleluia de Fabrice du Welz
[icon_check] Bag Boy Lover Boy d’Andres Torres
[icon_check] Housebound, de Gerard Johnstone
[icon_check] Shrew’s Nest (Musaranas) de Juanfer Andrés et Esteban Roel
[icon_check] Starry Eyes de Kevin Kolsch et Dennis Widmyer
[icon_check] Time Lapse de Bradley King
[icon_check] The duke of Burgundy de Peter Strickland
[icon_check] Spring de Justin Benson et Aaron Moorhead

Hors-Compétition

[icon_check] Night Call de Dan Gilroy
[icon_check] Predestination de Michael et Peter Spierig
[icon_check] R100 de Hitoshi Matsumoto

Séances cultes

[icon_check] Avalon de Mamoru Oshii
[icon_check] L’homme qui voulait savoir de George Sluizer
[icon_check] Les griffes de la nuit de Wes Craven
[icon_check] Wake in Fright : réveil dans la terreur de Ted Kotcheff

Nuit Extraterrestre

[icon_check] L’invasion des profanateurs de Philip Kaufman
[icon_check] Invasion Los Angeles de John Carpenter
[icon_check] Killer Klowns from outer space de Stephen Chiodo
[icon_check] Le blob de Chuck Russell

Documentaire

[icon_check] Why horror ? de Nicolas Kleiman et Rob Lindsay

Courts-métrages français et internationaux